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The World Ends With You

Fiche complète de ce jeu

Au beau milieu d’un paysage vidéo ludique terni par ces innombrables suites à rallonge, naissent parfois quelques titres originaux, ne payant pas forcément de mine et qui pourtant, arrivent à tirer leur épingle du jeu. C’est notamment le cas pour The Worlds Ends With You qui, au-delà du design bien connu de Nomura, arrive à amener un véritable vent de fraîcheur sur notre bonne vieille console portable. Appliquons nous donc à clarifier ici un concept à la fois original et complètement nébuleux qui ne laissera pas indifférent ceux qui oseront s’y aventurer…

Let's Get Together !

C’est au beau milieu de Shibuya, célèbre quartier de Tokyo, que Neku Sakuraba se réveille, complètement abasourdi par le tumulte qui l’entoure. En effet, sans savoir comment ni pourquoi il se retrouve au beau milieu d’une avenue, Neku se voit agressé par un énorme panneau d’affichage lui affichant clairement : « Il ne vous reste plus que 7 jours ». A ce moment ci, Neku prend conscience qu’un nouveau pouvoir est en sa possession : il peut lire dans les pensées des gens ! Malheureusement, ces derniers ne semblent pas le remarquer et il se retrouve paradoxalement seul au milieu de cette marée humaine. Se dirigeant vers la statue d’Hachiko, il se fait soudain agressé par deux grenouilles qu’il ne peut même pas toucher. Surgit alors une jeune fille, Shiki, semblant connaître bien plus de choses qu’il n’ose espérer. Cette dernière lui tend alors un badge et armés de cet unique atout, nos deux protagonistes se lancent dans la bataille.
Pris au dépourvu, Neku n’admettra que difficilement tout ce qui lui arrive. Noises, Reapers, missions, Underground…. Trop de termes, trop de flou. Seul un but est clair : il leur faudra survivre 7 jours.

Neku et Shiki apprendront très vite qu’en fait, ils sont dans l’Underground (UG), une sorte de monde parallèle au Tokyo que nous connaissons : le Real Ground (RG). Atterris ici tout simplement parce qu’ils sont morts, une dernière chance leur est laissée pour regagner leur vie : terminer premier au terme de cette semaine. En effet, plusieurs candidats vont donc se mesurer au cours des différentes missions, et seuls les premiers auront la possibilité de regagner leur propre corps.

S’ensuit donc une longue course contre la montre où il faudra à tout prix terminer premiers. Mais pour Neku, la tâche semble être légèrement différente… Ne sachant ni comment il est mort, ni même pourquoi, une véritable enquête personnelle va débuter afin de comprendre tous les rouages de ce jeu si… macabre.

Reposant sur des clichés connus de tous, du héros amnésique au grand méchant qui se révèlera gentil, The World Ends With You aurait pu devenir l’amalgame désastreux de toute une génération de titres made in Square Enix. Et pourtant… Fort est de constater qu’une identité toute particulière se dégage du soft pour nous proposer au final un mélange savamment réussi. Dans un premier temps, on se surprend à hausser les épaules, lassés de tous ces subterfuges, mais bizarrement la recette prend très vite et on se prend au jeu pour ne le relâcher qu’une trentaine d’heures plus tard, rassasié et convaincu de ce scénario riche en rebondissements.
Il faut dire que l'univers proposé est tellement riche d’idées et d’originalité qu’il faut vraiment être mauvaise langue pour cracher dessus. Car effectivement, si la trame principale du soft pourrait se révéler « convenue » pour beaucoup de joueurs blasés, c’est sans compter sur une ambiance et un background exceptionnels ! Avis aux « fashion victims » en tout genre, The Worlds Ends With You contentera les plus difficiles d’entre vous ! Car oui, la mode jouera ici un rôle très important dans le déroulement des évènements.
Outre le design très réussi de Gen Kobayashi et Tetsuya Nomura, chaque écran, chaque équipement et chaque badge se sont vus stylisés de la plus belle manière qui soit. Un univers unique, un design à la fois décalé, moderne et new age, et une panoplie tout simplement hallucinante de vêtements en tout genre axés autour de grandes marques, l’identité visuelle du titre n’est plus à prouver et les seuls screenshots accompagnant cette review appuieront mes dires.
Ajoutez à cela une ribambelle de personnages tous plus ou moins réussis allant du très bon Joshua à l’idiot Yodai Higashizawa, la possibilité de lire dans les pensées des passants et la capacité à développer des relations avec les différents vendeurs, et vous obtiendrez cet univers si riche, si décalé et à la fois si prenant de ce titre, véritablement novateur sur bien des points. Seul bémol à tout cela, des phases de dialogues, aussi bonnes soit-elles, souvent interminables… Sans compter que le titre n’a pas eu l’honneur d’être localisé sur notre beau territoire, et seule une version anglaise est disponible. A bon entendeur…

En résumé :
+ Un scénario riche en rebondissements
+ Un univers riche et unique en son genre
+ Shibuya !
- Quelques éléments scénaristiques convenus.
- Des phases de dialogues interminables
- Une version PAL uniquement en anglais…

Twister !

Cette notion d’univers complètement déjanté visuellement nous amène bien entendu à parler de l’aspect technique du titre.
Le premier point qui saute directement aux yeux lors des premières parties réside dans ce design si atypique des différents lieux visités. Tirés de grands axes de Shibuya, les designers du jeu ont su restituer toutes les caractéristiques de chaque zone en y intégrant un grand nombre d’éléments caractéristiques. Ainsi le « 109 Building » est renommé ici pour l’occasion « 104 Building » ou encore le célèbre « Starbucks Coffee » rebaptisé « Outback Cafe ». Tout cela permet pour les néophytes de découvrir une version acidulée du célèbre quartier de Tokyo, d’y faire ses emplettes et surtout de ressentir toute l’effervescence qui s’en dégage. Nous sommes sans arrêt au beau milieu d’une foule importante de personnes, sans cesse agressés par ces panneaux lumineux gisant ici et là, et attirés par l’appel de la consommation.
Et si nous parlons ici principalement de l’ambiance, c’est que le design qui nous transmet tout cela est d’une qualité indéniable et complètement originale. Des buildings optant pour une perspective « tour de Pisienne », des scrollings souvent déstabilisants au premier abord et un agencement des rues qui perdra le premier touriste venu.
Au niveau des personnages, un gros travail a aussi été effectué et s’intègrent ainsi parfaitement dans ces décors complètement dingues, même si nous pourrions leur reprocher leur manque de finesse. Nous noterons en particulier les différents passages qui viendront appuyer le scénario, disposant d’une mise en scène remarquable et très rythmés qui ne lasseront jamais le joueur. Le design jouant pour beaucoup, jamais un jeu n’aura autant été marqué par le trait de Nomura, qui appuie ici encore plus les contours donnant par la même occasion, une nouvelle vie aux héros. Cela dit, pour les plus réticents d’entre vous, il vous faudra tout de même vous armer de patience tant cette touche reste omniprésente tout au long du jeu. Un bon ou un mauvais point selon les points de vue.
Pour finir sur l’aspect technique, louons les combats exceptionnellement bien réalisés. Etalés sur les deux écrans, avec chacun un design qui leur est propre, tout se meut à merveille, sans aucun ralentissement et toujours submergés d’effets en tout genre.
Un aspect visuel très réussi donc, très stylisé, qui ne laissera personne de marbre, à condition d’aimer l’univers de Nomura.

En résumé :
+ Un aspect visuel exceptionnel (mais pouvant manquer de finesse)
+ Une animation réussie
+ Nomura au sommet
- Nomura encore une fois….

It's So Wonderful !

Tout cet univers n’aurait pu prendre forme sans une bande sonore s’adaptant parfaitement au genre. C’est donc sans étonnement aucun que l’on se retrouve à écouter une bande sonore de Takeharu Ishimoto (Crisis Core, Last Order, Before Crisis) complètement surréaliste imprégnée à la fois de J-POP, de rap et d’électro. Un mélange assez audacieux qui, sur le papier, aura tôt fait de faire tourner les talons de beaucoup d’entres nous. Or, le résultat est assez étonnant tant l’OST se détache des autres productions du genre et nous propose sans cesse des rythmes entrainants, vifs et intelligents collant parfaitement à l’univers. On se retrouve d’ailleurs très vite à baisser le son de nos autres appareils simplement pour pouvoir savourer toute la puissance de la bande sonore au service de combats survoltés.
Une surprise de taille qui ne cesse de renforcer l’ambiance décalée du titre.

En résumé :
+ Une OST rythmée au service de l’ambiance générale.

Fighting For Freedom !

Venons en maintenant au point central de ce test et qui fait par ailleurs la force majeure du titre : le gameplay !
Véritable petit OVNI du paysage vidéo ludique, The World Ends With You surprendra plus d’un au cours des nombreuses heures de jeu. Si dans un premier temps, il se révèle complètement déstabilisant tant le nombre de paramètres à prendre en compte parait insurmontable, il procure dans un deuxième temps un goût exquis de richesse et d’ingéniosité dont on ne se lasse plus, jusqu’à recommencer le jeu plusieurs fois simplement pour retrouver ces sensations de folie pure et dure.
Car oui, ce titre est complètement fou ! Voyons cela de plus près afin d’être un peu plus clair.

En premier lieu, comme dans tout RPG, vous devrez équiper vos personnages de compétences afin qu’ils puissent les utiliser lors des combats. Ces compétences sont symbolisées par des badges. Ces derniers, au nombre de 304, vous permettront d’effectuer tout ce que bon vous semble. Vous devrez donc en équiper sur vos personnages (3 au début, puis 6 à la fin) et plonger dans un combat pour pouvoir les utiliser.
Pour ce faire, vous devrez activer votre scan (permettant par la même occasion de lire dans les pensées des gens) et déclencher une joute avec les Noises visibles (Les noises étant les monstres si vous préférez).
A partir de ce moment là, vous êtes plongés dans une arène qui vous en fera voir de toutes les couleurs, et ce n’est pas peu dire…

Neku sur l’écran du bas et votre coéquipier en haut, vous devrez gérer chacun de vos personnages simultanément ! Pour l’explication chaque personne de votre duo sera plongé dans des réalités parallèles et devra alors éradiquer le noise de chaque côté afin que celui-ci disparaisse définitivement. Concrètement, votre protagoniste supérieur sera contrôlable avec les touches directionnelles, tandis que vous dirigerez Neku avec le stylet et votre voix !
Au début, tout pourra paraître anarchique et vous vous énerverez sans cesse en voulant contrôler de façon claire et rapide les deux à la fois. Heureusement, une méthode plus simple consiste à mettre votre personnage supérieur en mode « automatique » et laisser ainsi l’ordinateur s’en occuper, cela vous évitera bien des crises de nerfs et améliorera ainsi votre synchronisation (paramètre définit par la transmission de cette fameuse boule verte qui augmentera vos dégâts effectués sur les ennemis).
Concentrons nous donc sur l’écran du bas.
Neku est face à ses ennemis, votre arme : le stylet ! Et c’est ici que rentre la notion des badges explicitée plus haut. A chaque badge correspond une technique bien précise à effectuer au stylet afin que Neku la déclenche. Par exemple, pour votre premier badge, il vous faudra simplement maintenir le stylet sur l’écran et tracer une direction afin d’enflammer le sol et d’ainsi toucher vos ennemis. Puis, de nouvelles techniques apparaîtront comme devoir « slasher » l’ennemi dans toutes les directions (haut vers le bas, de gauche à droite, etc), tapoter l’écran afin de provoquer des éboulements, prendre des objets du décor et les envoyer sur les noises malveillants, crier dans le micro pour provoquer un tremblement de terre, etc, etc. Le nombre d’actions différentes est sidérant et jamais les fonctionnalités de la DS n’auront été si bien exploitées. On se surprend bien souvent à enchainer les combats pour le simple plaisir d’expérimenter les divers badges, chose rare dans un RPG…

En résumé :
+ Une dynamique de combat exceptionnelle !
+ L’écran tactile utilisé comme jamais !
- Une richesse de combat pouvant sembler brouillon au départ de l’aventure…

Tout cela sans compter que vous pourrez à tout moment définir le niveau de difficulté des combats. Point très nébuleux au départ du jeu, on se rend bien vite compte de l’utilité. En effet, en choisissant un niveau de difficulté supérieur, vos chances de récupérer des badges « rares » seront augmentées, de même que votre expérience gagnée. Ajoutez à cela la possibilité de choisir à tout moment le niveau de vos personnages et vous comprendrez très vite que le système devient rapidement très riche en possibilités et tactiques de jeu. Ce dernier point permet principalement d’augmenter le taux de drop des objets sur les ennemis. Inutile de préciser que jouer en mode hard à un niveau 25 au lieu de 65 augmentera considérablement vos gains et votre expérience.
Cette dernière, hormis le fait de repousser votre niveau max, permet aussi, grâce aux PP (Pin Points), de développer vos badges. Car eux aussi détiennent un certain nombre de niveaux qu’il faudra remplir afin d’en découvrir toute la puissance. De plus, une fois le niveau max atteint pour les badges, certains prendront la liberté d’évoluer pour se transformer en un autre de la même famille mais plus puissant. Certains badges ne seront d’ailleurs accessibles que par ce biais.

Mais les combats ne forment pas la seule méthode pour faire évoluer vos badges. Un point à prendre en compte qu’il vous faudra maîtriser pour gagner du temps. En effet, lorsque vous éteindrez votre console, vos badges continueront de gagner de l’expérience en fonction du nombre d’heures d’inactivité (sur les sept premiers jours, ensuite, vous ne gagnerez plus rien, inutile donc d’arrêter de jouer durant un mois…). Autre méthode : faire du shopping avec vos amis (Mingle mode) ! A tout moment, par l’intermédiaire du menu, vous pourrez vous connecter à toutes les DS présentes dans les environs (par Wi-Fi ou non). Proposer vos équipements à d’autres joueurs permet donc de récupérer de nombreux points d’expérience bienvenus.
Trois méthodes d’évolution donc : les Battle PP (BPP), les Shutdown PP (SPP) et les Mingle PP (MPP) qui définiront l’évolution de chaque badge. D’autant plus que certains badges n’évolueront qu’avec des SPP ou des MPP… Encore une caractéristique à prendre en compte…

En résumé :
+ Les badges !
+ Le système d’évolution !
+ la diversité (304 !)

Give Me All Your Love !

Mais les combats et l’évolution des badges ne constituent pas l’ensemble du titre et encore un bon nombre d’atouts sont présents.

Tout d’abord, le Tin Pin Slammer.
Sous ce nom un peu barbare se trouve un mini jeu qui vous occupera quelques heures durant, en particulier lors de l’Another Day…
Petit jeu arcade jouable avec des amis, vous pourrez y confronter vos badges contre ceux de votre adversaire afin de gagner une fois de plus des PP pour vos petits équipements… Le jeu se déroule sur une sorte de tapis (avec ses obstacles propres) où vous devrez pousser l’ennemi hors des limites pour gagner des points. Tout cela en temps limité bien sûr. Chaque badge possède ses caractéristiques propres de Tin Pin et disposera donc par la même occasion de divers pouvoirs comme le fait de revenir sur le ring en cas d’expulsion, d’assommer votre adversaire avec un marteau, de vous transformer en boule piquante ou encore de vous envoler pour rebondir sur la tronche du vil cancrelat.
Un petit mini jeu bien sympathique, bien que très sommaire au premier abord, mais qui révèlera tout son potentiel une fois le jeu terminé.

La collection !
Car dans ce titre qui s’adonne aux joies de la mode, il est évident que constituer votre garde robe sera un de vos buts premiers. Avec 280 vêtements et accessoires, 41 éléments de cuisines différents, 149 objets divers, 304 badges différents et un bestiaire de 96 ennemis différents, vous aurez de quoi faire ! A noter que récolter tout cela vous permettra de débloquer un petit bonus bien sympathique dont je vous laisse le loisir de découvrir.

Les missions !
Une fois le jeu terminé, vous débloquerez le menu pour refaire à loisir tous les jours des différents semaines. Et au sein de chacune de ces journées, vous devrez y effectuer diverses missions pour retrouver les rapports secrets vous permettant d’en apprendre plus sur le scénario (un peu à la manière des Kingdom Hearts et ses rapports d’Ansem). De plus, l’Another Day y fera son apparition et vous permettra de disposer de Shibuya toute entière pour y vivre une aventure complètement déjantée où chaque protagoniste se voit affublé d’un nouveau rôle au service d’un mini scénario loufoque.


Vous l’aurez compris, faire le tour de The World Ends With You vous demandera beaucoup de temps. Comptez une vingtaine d’heures pour faire l’aventure en ligne droite et rajoutez y une trentaine d’autres pour en faire le tour complètement. Une aventure longue et de qualité, bourrée de bonus en tout genre qu'on aimerait voir plus souvent.

En résumé :
+ La collection
+ La durée de vie
+ Le plaisir omniprésent.

The World Ends With You est un titre à prendre tel qu’il est : un véritable petit OVNI complètement en deçà des grandes productions actuelles. Présenté sous une plastique très travaillée et très inspirée, un gameplay exceptionnel nous est accessible, étonnant par bien des points mais toujours très réussi. On ne se lasse pas d’enchaîner les combats, de comprendre toute la mécanique du titre pourtant si austère, d’admirer les différents plans retraçant tout le quartier du Shibuya ou encore de se laisser porter par cette ambiance unique encore jamais ressentie auparavant. Doté d’une durée de vie excellente, d’une bande sonore exemplaire et d’un scénario très bien ficelé, on ne peut que fléchir devant ce titre audacieux qui arrive à nous offrir une réelle nouvelle expérience qu’il sera difficile d’oublier. Un titre majeur pour le support, innovant, frais et intelligent à la fois qu’il serait idiot de manquer, ne serait-ce que pour comprendre que le marché est loin d’être mort et que le talent peut encore donner bien de bonnes choses…

Note attribuée : 17/20

Rédigé par Riskbreaker le 20/10/2008

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