DS  GBA  GC  IOS  MD  N3DS  NES  PC  PS1  PS2  PS3  PS4  PS5  PSP  PSVITA  SNES  SWITCH  WII  WIIU  X360
Legend of Grimrock

Fiche complète de ce jeu

Dans la catégorie « jeux qui poussent au suicide », Legend of Grimrock se situe dans le haut du classement. C'est – sans doute – un trait commun à la plupart des Donjon-RPG (D-RPG) diront certains, et ils n'ont pas tort. Mais ce jeu en particulier est dépourvu de toute pitié, et mettra sans doute les nerfs des joueurs à rude épreuve. Pour autant, il possède de très bons atouts par rapport à d'autres jeux de la même famille, qui rendent l'exploration presque agréable. Mêlant habilement exploration, énigmes et combats en temps réels (et survie, bien sûr), l'expérience Grimrock devrait marquer plus d'un joueur, à condition d'avoir le courage d'entrer dans le donjon...

Un jugement expéditif

L'introduction du jeu est succincte et ne passe pas par mille détours : quatre personnages (votre équipe) sont jugés coupables d'un crime qu'ils se défendent d'avoir commis, et condamnés pour cela à la peine capitale. Sauf que le roi, se voulant clément, leur donne une chance de se racheter : il leur suffit de ressortir vivant du donjon de Grimrock, et tous leurs crimes seront pardonnés.
Et voilà, sans perdre une minute, vos malheureux héros jetés sans ménagement dans les profondeurs de la montagne de Grimrock, où les attend une longue et douloureuse épreuve...
Vous l'aurez vite compris : le scénario n'est pas le principal atout du soft. Cela dit, les artworks illustrant l'introduction sont très beaux. Mais cela n'a pas grande importance étant donné le style du jeu. Vous aurez quand même droit à quelques rares séquences scénaristiques lors de l'aventure, qui se résument à des dialogues avec un mystérieux personnage, à travers les rêves de votre équipe (lors des phases de repos). Minimaliste certes, mais cela a au moins l'avantage de renforcer le sentiment d'isolement.

En résumé : pas besoin d'histoire pour faire un jeu !

A vous de choisir vos aventuriers

Tout d'abord, pour les plus feignants, il est possible de sélectionner des personnages prédéfinis pour commencer à jouer au plus vite. Pour les autres, le mode de création permet de définir vous-même vos combattants.
Sans être très innovant à ce niveau-là, le jeu offre tout de même la possibilité de créer et personnaliser le profil de chaque membre de votre équipe. Ainsi, vous aurez le choix entre quatre races (humain, minotaure, homme-lézard ou insectoïde) et trois classes (guerrier, mage ou voleur). Chacune de ces races/classes définira le profil de base d'un personnage, et vous pourrez ensuite ajuster les caractéristiques comme bon vous semble en redistribuant les points de caractéristique entre HP, SP (équivalents des traditionnels MP), Force, Dextérité, Vitalité et Volonté. Tous ces éléments sont très classiques, il n'est donc pas besoin de les décrire une nouvelle fois.
En revanche vous aurez aussi la possibilité d'associer des Traits à chaque personnage, qui peuvent renforcer le style de jeu. Par exemple le trait Agressif augmentera l'attaque du personnage, alors que le trait Aura renforcera ses réserves de magie. Il existe seize Traits au total, sachant que certains sont réservés à des races particulières.
Dernier aspect pour personnaliser les combattants : les Compétences. Chaque classe donne accès à six compétences, que vous pourrez faire évoluer tout au long du jeu (en recevant 4 points de compétences à chaque niveau). Chaque branche de compétence débloque des bonus lorsque vous avez accumulé assez de points. Ces bonus permettent parfois d'améliorer les caractéristiques principales, ou bien de manier de nouvelles armes ou sorts, de limiter les malus d'armures...

A noter aussi que vous ne pouvez pas « apprendre » des sorts comme dans les jeux classiques. Au lieu de ça, il vous faudra combiner des runes pour déclencher des effets magiques. De nouvelles combinaisons de runes pourront être découvertes sur des parchemins tout au long du jeu, mais parfois un niveau minimum dans l'une des Compétences de mage sera requis pour déclencher l'effet désiré. Et puis il vous faudra mémoriser les sorts dont vous avez besoin, car, nous le verrons par la suite, il faut savoir être rapide dans le maniement de la souris lors des combats...
Enfin, vous pourrez associer un portrait à chaque personnage (mais cela reste à titre indicatif étant donné que le jeu se déroule à la première personne et que vous ne verrez jamais vos personnages à l'écran), ainsi que des pièces d'équipement au fur et à mesure que vous les trouverez dans le donjon. Les armures augmentent en général la défense mais diminuent l'évasion (à moins de posséder une compétence limitant ce malus), alors que les habits légers augmentent simplement l'évasion ou l'agilité. Les armes, inutile sans doute de le préciser, augmentent l'attaque...

En résumé : ni bon ni mauvais, le système de création et d'évolution des personnages est assez classique.

Vous êtes allergiques aux pixels ? Ça tombe bien, le jeu va vous surprendre à ce niveau-là...

Voilà sans doute l'un des gros points forts de ce jeu : les graphismes. Ce n'est pas chose commune dans l'univers des D-RPG old school, mais on peut dire que les créateurs de Grimrock se sont donnés un certain mal pour rendre le jeu agréable visuellement. L'environnement est très lisse, avec des effets d'ombres et de lumières surprenants, et des monstres modélisés en 3D qui ne manqueront pas de vous effrayer en surgissant des couloirs obscurs. Les animations, que ce soit celles des ennemis ou les effets spéciaux, sont tout-à-fait honorables. Bien sûr, on n'échappe pas aux couloirs « carrés » en case par case, ni à la répétitivité de certains éléments, mais cela reste un détail.
Le visuel du jeu est donc très beau dans son ensemble, et très harmonieux. L'ambiance évolue peu à peu en fonction des niveaux, mais reste toujours très sombre et oppressante.
En ce qui concerne l'atmosphère, notons aussi l'absence de musique (mis à part celle de l'écran titre), compensée par un environnement sonore à la fois discret mais toujours présent. Sans oublier le son produit par le déplacement des monstres, qui peut s'avérer très stressant (notamment le pas cadencé des escouades de squelettes qui sillonnent les couloirs...).
Les déplacements s'effectuent simplement à l'aide de 6 touches du clavier (2 pour avancer ou reculer, 2 pour se déplacer latéralement, et 2 autres pour tourner à gauche ou à droite). Les interactions avec l'environnement et les menus s'effectuent avec la souris. Un système très simple donc, mais suffisant.

En résumé :
+ une réalisation graphique aboutie
+ des ennemis en 3D réussis
+ une ambiance qui ne cessera de vous glacer le sang
- des environnements un peu répétitifs

Le doigté, clé de la réussite ?

S'il y a bien une chose dont on s'aperçoit rapidement en jouant au jeu, c'est qu'il ne faut pas confondre les boutons gauche/droite de la souris ! Le premier (gauche) permet généralement de sélectionner les objets (au sol ou dans un inventaire) et de les placer/déplacer d'un inventaire à l'autre, ou d'armer/désarmer vos guerriers. Le clique droit en revanche permet de déclencher des actions. Ainsi, durant les combats, un mauvais clique peut s'avérer fatal, désarmant votre personnage au lieu de déclencher son attaque... Et cela se complique d'autant plus si vous essayez de changer d'arme durant le combat.
Les combats justement, se déroulent en temps réel. Il faut donc réfléchir vite, et agir encore plus vite, surtout que les ennemis ne perdent pas de temps et sont plutôt coriaces ! Chaque action se déclenche instantanément (avec un clique droit sur l'arme concernée), mais il faut ensuite au personnage un certain temps avant de pouvoir effectuer l'action suivante (ce délais varie en fonction du type d'arme, des personnages...).
Pour lancer des sorts, cela demande un peu plus de temps puisqu'il faut d'abord ouvrir un menu de Runes, sélectionner la combinaison de runes voulue (d'où l'important de mémoriser les sorts dont vous avez le plus besoin), puis déclencher le sort en question. Bien entendu, les sorts consomment des SP, qui limiteront donc leur utilisation durant un même combat.
Votre équipe est disposée sur deux lignes : l'avant-garde (généralement les guerriers) et l'arrière-garde (pour les voleurs équipés d'armes longue portée, ou les sorciers). Mais les ennemis peuvent aussi attaquer sur les côtés ou par derrière s'il y a de l'espace autour de vous. Heureusement, vous pouvez échanger les positions de vos personnages à tout moment.
Lors de votre aventure, vous rencontrerez de nombreux types d'adversaires, certains plus coriaces que d'autres, certains utilisant des poisons puissants, certains des attaques à distance... Mais le plus grand danger réside généralement sur leur nombre. Combattre un adversaire peut s'avérer difficile, mais combattre plusieurs adversaires qui vous entourent conduit généralement au game over. Il faut donc apprendre à utiliser les éléments du donjons pour en tirer avantage : les couloirs limitent les attaques sur les côtés, et les portes que vous pouvez ouvrir ou fermer permettent de battre en retraite si un combat tourne mal (les ennemis étant dans l'incapacité d'ouvrir une porte ou de vous attaquer à travers).

En résumé :
+ intensité des combats qui augmentent le niveau de stress
+ ennemis variés
+/- le système de clique à la souris qui parfois complique les actions

Survivre n'est pas donné à tout le monde

Ce n'est pas une surprise si je vous dis que pour venir à bout de l'aventure, vos personnages doivent survivre. Oui, mais il y a différents aspects de « survie ». Bien entendu, les combats seront la principale menace pour la santé de votre équipe. Mais il existe également une autre menace qui peut se révéler fatale : la faim !
En effet, vous devrez régulièrement nourrir vos combattants, sans quoi ils ne survivront pas. Et contrairement aux blessures physiques, la faim ne peut pas être régénérée par le repos ou des cristaux. Seule la nourriture peut vous aider, et elle se fait rare dans les profondeurs de la montagne... Il faudra donc faire un compromis entre une progression trop rapide (qui vous précipitera dans des pièges mortels) et trop lente (qui épuisera vos réserves de nourriture).
Pour ce qui est de la santé physique de vos combattant (HP), elle se régénère lentement au fil du temps. Il est possible d'accélérer ce procédé en vous reposant, ce qui permet aussi de vous débarrasser d'éventuels poisons, mais qui accélère le processus de faim. Une autre solution consiste aussi à trouver des cristaux magiques, qui rétablissent entièrement votre équipe (et ressuscitent les morts). Après leur utilisation, ils « s'éteignent », mais peuvent être utilisés à nouveau après un certain temps.

Pour finir, un système d'alchimie vient enrichir les possibilités du jeu. En trouvant des fioles, différents ingrédients et les recettes nécessaires, vous pourrez créer vos potions de soin ou autre. Cela donne plus de flexibilité pour gérer la santé de votre équipe. Mais évidemment, les ingrédients se font plutôt rares, et les fioles, bien que ré-utilisables, sont en nombre limité...

En résumé : au-delà de la menace classique des combats, il faut également gérer les réserves de nourriture de votre équipe, ce qui amplifie le stress...

Une progression lente et énigmatique

Comme déjà précisé, votre progression devra être prudente si vous ne voulez pas tomber dans des embuscades mortelles. Un autre facteur viendra vous ralentir aussi : les nombreuses énigmes qui se dressent sur votre route. Elles sont conçues sous différentes formes, mais toutes vous promettent de mettre vos neurones à rude épreuves. Certaines ne sont pas dangereuses (c'est-à-dire que si vous faite le mauvais choix, il vous faudra simplement recommencer), mais d'autres en revanche vous précipiteront dans des trappes remplies d'ennemis au moindre faux pas.

En dehors des traditionnelles énigmes, il faut savoir que le donjon regorge de portes secrètes, généralement activées à l'aide d'interrupteurs dissimulés dans les murs. Derrière ces portes se cachent des objets pouvant vous aider à survivre, mais parfois aussi des ennemis supplémentaires...
Chaque niveau possède également une Porte de Bronze, facilement identifiable par son côté dorée/rougeâtre. Cette porte ne peut être ouverte qu'après avoir résolu l'énigme associée, et révèle généralement les trésors les plus précieux pour vos aventuriers. Notez toutefois qu'il est tout à fait possible d'ignorer les portes secrètes ou de bronze pour progresser dans le jeu...
Une précision également sur les trappes : notre instinct de survie nous dit généralement de ne pas sauter dans un trou comme ça, surtout dans un D-RPG. Mais sachez que généralement votre équipe ne mourra pas tout de suite... Au lieu de cela, si vous tombez dans une trappe, vous vous retrouverez au niveau inférieur. Parfois (plutôt souvent en réalité) la pièce où vous arrivez sera remplie d'ennemis, ce qui peut être problématique. Mais parfois vous y découvrirez également quelques objets secrets. Et toutes ces trappes contiennent un portail de téléportation qui pourra vous ramener au niveau supérieur.

En résumé :
+ une progression riche en énigmes variées
+ de nombreux secrets à découvrir (portes secrète, trappes...)

Vous l'aimez hard ? on vous la sert extra-hard !

Au début de l'aventure, vous aurez le choix entre trois difficultés : facile, normal ou difficile. Sachant que la version « normale » du jeu est déjà difficile, seuls les plus courageux voudront s'essayer à la troisième.
Pour les joueurs en manque de challenge, il existe aussi un mode « old school », qui supprime la map automatique, et vous oblige à tout mémoriser de tête (ou à l'aide de la bonne vieille méthode papier/crayon). Ce mode augmente d'autant plus la difficulté que les couloirs ont tendance à se ressembler et que même avec la map automatique l'orientation est parfois difficile...
Pour ce qui est de la durée de vie du jeu, elle est plutôt conséquente. Évidemment, s'il s'agissait juste de courir à travers les couloirs pour atteindre la sortie, on arriverait vite au bout. Mais les combats, les énigmes, la prudence ou encore les game over confèrent au jeu pas moins de 20 ou 30 heures de « plaisir » (ou de torture, selon les joueurs...), modulables selon le niveau de difficulté choisi et le recours à Google pour résoudre les énigmes... De plus, de nouveaux donjons peuvent être développés et partagés par la communauté de joueurs, ce qui rend la durée de vie quasiment infinie !

En résumé :
+ un challenge adapté à chaque joueur
+ possibilité de créer ses propres donjons

Après ce test, vous aurez sans doute compris que Legend of Grimrock est un bon jeu, dans son genre. Il n'entend pas démocratiser les D-RPG pour le grand publique, bien au contraire. Il prône fièrement tout ce qui fait la spécificité de ce genre : histoire minimaliste, difficulté élevée, exploration répétitive, aucune pitié... Mais il y apporte aussi une réalisation soignée qui en fait un jeu de qualité, et son mode « old school » qui ravira les fan du genre. Ce jeu n'est donc pas destiné à tout le monde. C'est un bon jeu, si on aime les D-RPG. Pour les autres joueurs, mieux vaut passer votre chemin.

Note attribuée : 16/20

Rédigé par Natahem le 01/06/2014

Retour

Are there 7 balls that can grant any wish ?, Pudding, Cladun Thèmes
© 2000-2024 Toute reproduction interdite sans autorisation - Termes d'utilisation - Ikoula - Haut de la page
Partenariats : Puissance Zelda | Final Fantasy Ring | Régie pub