Chapitre 11

Quand Tifa reprit conscience, elle ressentit aussitôt une vive douleur au niveau du ventre, puis une fraction de seconde plus tard, une autre plus terrible encore au niveau de ses narines. Qu'est ce que ça puait ! Et pourtant, au bout de trois ans dans les taudis, les organes olfactifs de la jeune fille pouvaient être légitimement considérés morts, sauf que la puanteur qui l'assaillait démontrait le contraire. La jeune femme se redressa, faisant chuter de ses cheveux divers détritus. Elle était tombée dans un cours d' « eau » qui ne devait comporter que dix pour cent d'H20, le reste étant composé de déchets et autres immondices. Les égouts de Midgar, c'était bien sa veine, elle aillait puer pendant des mois ! Se relevant, Tifa chercha autour d'elle ses compagnons d'infortune. Elle retrouva vite Aerith. La jeune fille était prostrée dans un coin et se bouchait le nez, vaine tentative d'éloigner les effluves méphitiques que libéraient les bulles qui éclataient à la surface. Il n'y avait plus d'égoutiers à Midgar, ils avaient tous été virés parce qu'ils avaient osé faire grève pour que l'on classe leur métier dans la catégorie des « professions à risque ».

Les deux femmes partirent à la recherche de leur compagnon sans échanger un mot, et ce pour plusieurs raisons. D'abord elles ne se connaissaient pas vraiment, ensuite dès leur première rencontre, une sorte d'inimité c'était installée entre elles, enfin et surtout, parler requerrait d'ouvrir la bouche et d'avaler de l'air. Elles découvrirent assez difficilement Clad derrière un tas de déchet. Le mercenaire était pâle et grimaçait de douleur, normal me direz vous, avec un morceau d'acier qui vous traverse le ventre...
- Clad, ça va s'enquit Tifa en réalisant immédiatement la sottise de sa question.
- Pas vraiment non répondit le mercenaire dans un murmure.
- Tu as mal ? Demanda Aerith.
- J'ai l'air de faire semblant ? Grogna le jeune homme.
- Bon, on va te sortir de là décida Tifa.
- Pas le temps, il faut prévenir Barret et les autres, laissez moi là, je me débrouillerai.
- Mais...
-Il n'y a pas de mais Tifa Lockheart, je ne me suis pas décarcassé à te sauver pour que tu finisses en bouillie pour chien... C'est quoi ce bruit ?

En effet, outre les pulsations sourdes des machines encore en service dans ce secteur s'élevait un raclement sourd et des râles inintelligibles. Le trio n'attendit pas longtemps. Ils étaient quatre, quatre choses que l'on aurait pu difficilement qualifiées d'humaines. C'étaient pourtant bien des êtres humains mais si décharnés et si déformés qu'ils étaient à peines reconnaissables. A Midgar, l'importance des gens se mesurait à l'endroit où ils vivaient : sur la Plaque, les riches, dans les taudis, les pauvres, les disgraciés et les autres, dans les égouts. Généralement des mutants et autres êtres difformes, les habitants des égouts étaient traités avec encore moins d'égards que la vermine. Parias, rejetés, la lie de Midgar se nourrissait des déchets des gens des Taudis qui eux-mêmes vivaient des déchets des habitants de la Plaque.

Les quatre hommes difformes et tuméfiés couvert de bandelettes et de haillons s'arrêtèrent à bonne distance, regardant d'un oeil vitreux le trio qui n'en menait pas large.
- Dis donk, kes c'on a là les gars ? Fit le premier, le visage verdâtre couvert de pustules.
- Oh ! Oh ! Joli brin de fille ! Renchérit un deuxième, un cyclope bossu.
- Agaaah ! Continua un troisième qui n'avait pu s'exprimer pleinement faute de mâchoire inférieure mais l'idée restait compréhensible car le quatrième continua.
- Ouais chuis d'ac avec Diphter, ça se viole sans faim ça !
- Il faudra d'abord me passer sur le corps ! articula péniblement Clad.
- Cha, Cha pe se fère ochi ! répliqua le premier

Le mercenaire tenta vainement de se relever mais la douleur était vraiment trop insupportable. Avant que les quatre hommes n'aient eu le temps de s'approcher, Tifa s'avança, la mine résolue. Arrivant devant le meneur, la jeune femme lança son pied en arrière dans un mouvement fluide parfaitement exécuté, puis avec une grâce toute féline, pivota d'une torsion du bassin. Son pied alla s'écraser sur la clavicule de l'homme avec un craquement sec suivit d'un hurlement déchirant du propriétaire de l'os fracturé. Délaissant son adversaire, la jeune femme, telle une panthère, bondit sur un autre. Elle donna deux coups, le premier au plexus, forçant le dégénéré à se plier en deux, et le second, dans la cloison nasale de l'homme qui s'effondra. Les deux autres n'attendirent pas de se coltiner avec cette furie et détallèrent sans demander leur reste. Après s'être assurée qu'ils ne reviendraient pas de si tôt, la jeune femme retourna auprès de ses compagnons.
- Je vois que tu as de beaux restes la complimenta Clad avec une grimace de douleur.
- Que veux tu, je ne suis qu'une frêle jeune fille dans un monde de brute sans personne pour me protéger.
- Bien, maintenant que je suis rassuré et que je n'ai plus rien à craindre, si vous alliez prévenir Barret ?
- Je ne te laisse pas ici Striffe. Tu serais capable de mourir rien que pour m'embêter.
- Je ne suis pas transportable dans cet état et le temps presse.
- Excusez moi, les interrompit soudain Aerith. Moi j'ai la solution. Tifa, si tu veux bien reculer un peu...

Tifa n'avait pas l'intention de bouger d'un pouce mais sur un signe de Clad, la jeune femme recula d'un pas, pas trop grand le pas. La fleuriste s'agenouilla près du mercenaire, tendit les mains au dessus de la blessure et d'un geste brusque, ôta la barre métallique enfoncée dans l'abdomen du jeune homme, lui arrachant un cri de douleur. Tifa voulu intervenir mais se ravisa aussitôt. Une étrange lumière verte jaillit des paumes d'Aerith dont les cheveux furent soulevés par une bourrasque fantomatique, un vent qui n'aurait soufflé que pour elle. Les yeux fermés, le visage tendu par la concentration et l'effort, Aerith ne semblait pas se soucier de ces détails, ni même des fleurs et autres végétaux qui poussaient à une vitesse folle sur le tas de détritus et de boue. Tifa n'en croyait pas ses yeux, elle se retourna pour regarder les êtres difformes inconscients à quelques pas de là. Même eux semblaient affectés, leur os se redressaient et se ressoudaient dans une débauche de lumière verte qui, quand elle caressait leur peau, en effaçait les stigmates d'une vie trop pénible. La jeune femme détourna son attention du spectacle pour revenir à Clad. Le mercenaire avait les gros yeux, apparemment lui aussi ne croyait pas se qu'il voyait. Puis soudain tout s'arrêta et Aerith s'effondra sur le mercenaire.
- Clad, ça... ça va ? demanda timidement Tifa.
- Je... Je crois lui répondit son ami. Je n'ai plus mal en tout cas. Elle m'a soigné, c'est incroyable.
- Clad, qui est cette fille ?
- Une fleuriste qui m'a engagé comme garde du corps contre les sbires de la Shinra.
- Qu'elle rapport a-t-elle avec la Shinra ?
- Je l'ignore, conclut le mercenaire en se levant et en callant la silhouette inconsciente sur son épaule. Mais je crois que je commence à comprendre. Viens, ne restons pas ici. »

Dans la nuit noire couverte de nuage, rien ne perçait la monotonie des ténèbres. Seulement dans les cieux car sur Terre, les Hommes avaient décidé de faire concurrence aux étoiles. Un océan de petites lumières blanches s'étalait à perte de vue vers l'horizon. C'était un spectacle magnifique et encore plus, un spectacle unique connu de quelques rares élus. Il était superbe et majestueux quoique invariant. Pourtant un homme le contemplait tous les soirs, l'admirait comme au premier jour en se disant qu'il avait un point commun avec ce paysage tellement incroyable, lui aussi était immuable. Pourtant aujourd'hui, le spectacle allait changer, définitivement et ne serait plus jamais comme avant. C'est pourquoi Adolfo Shinra le contemplait encore et encore, s'en abreuvait, une dernière fois.

Le directeur de la plus puissante organisation mondiale, l'homme le plus puissant de la planète fit finalement pivoter son siège directorial de cuir noir pour faire face à son invité. L'homme se tenait droit comme un i, était vêtu d'un complet noir, d'une chemise blanche correctement boutonnée, d'une cravate noire parfaitement nouée et de souliers noirs brillant sous les couches de cirages. L'homme était grand et sec, il semblait jeune et énergique mais quelques détails venaient démentir cette impression. Tout d'abord les rides aux commissures de ses yeux pour le moment cachés sous de fines lunettes noires, ensuite la calvitie naissante qu'il camouflait tant bien que mal sous ses cheveux longs noués en catogan. Enfin, aucun jeunot, Turk ou pas Turk, n'aurait pu soutenir le regard de Shinra sans bouger d'un millimètre comme il le faisait.
- Alors Tseng, fit le président d'une voix glaciale. Quelles mauvaises nouvelles m'apportez vous encore ?
- Cornéo a disparu, nous craignons qu'il n'ait divulgué des renseignements à propos de l'opération de ce soir.
- Que savez vous ?
- Nous supposons que...
- Vous supposez ? Vous supposez ? Merde Tseng, vous êtes payés pour savoir !
- Que faisons nous pour Cornéo, Monsieur ?
- Laissez courir ce gros porc, nous aurons bien le temps de le rattraper plus tard. Sinon, le docteur Hojo a manifesté le désir de connaître l'avancement de vos recherches pour le spécimen 0.49.
- Malheureusement elle nous échappe encore.
- Vous voulez dire qu'une gamine des Taudis arrive à semer mes meilleurs hommes de terrains, l'élite de l'élite ? Est-ce que vous trouvez que j'ai une tête à rire aujourd'hui ?
- Selon l'agent chargé de sa capture, elle a réussit à leur échapper grâce à l'intervention d'un membre du Soldat.
- Du Soldat ! Vous me croyez assez stupide pour gober cette histoire à dormir debout ?
- L'agent est formel, l'individu qui les a agressé lui et son équipe avait subit une forte injection de Mako dans l'organisme, ce qui se reflétait dans la couleur de ses yeux.
- Alors qui est ce ?
- L'individu se fait appeler Clad Striffe et semble lié aux attentats contre les réacteurs Mako quatre et cinq.
- Sortez moi son dossier. Immédiatement !
- C'est que... Pour des raisons inconnues son dossier a été effacé des archives. Toutes les pièces restantes le concernant sont contenues dans un fichier de haute sécurité dont le seuil de sécurité et Delta-quatre et comme vous le savez, vous seul avez ce degré d'habilitation.
- Le nom du dossier murmura Adolfo Shinra, soudain assailli par un étrange pressentiment.
- Dossier 148.7B ou l'affaire du Mont Nibel.
- Il a parlé de Nibelheim fit Shinra, plus pour lui-même que pour son interlocuteur.
- Pardon Monsieur ?
- Rien, rien. Bon trouvez moi cette gamine. Tout de suite !
- Bien monsieur, j'envoie mes meilleurs hommes sur le champ.
- Non, j'en ai plus qu'assez de vos hommes et de leurs échecs. Vous allez y aller personnellement. Il temps que vous sortiez de ce bureau et que vous mettiez les pieds dans la merde Tseng.
- Mais Monsieur, l'opération de ce soir...
- Ce passera de votre présence. Faîtes ce que je vous dis, à moins que vous ne souhaitiez finir comme votre prédécesseur Tseng ?
- Non monsieur, répliqua le Turk d'un ton neutre, impassible malgré le rire tonitruant de Heidegger. Bien monsieur, au revoir monsieur.
Shinra refit pivoter son siège pour contempler à nouveau son empire en souriant. Le vieux Tseng avait failli mouiller son slip. Putain qu'est-ce qu'il aimait ça, être maître du monde !

Le chien reniflait le sol. Là, quelque part se trouvait sa pitance, il en sentait l'odeur qui traçait une véritable ligne sur le sol. Il n'avait plus qu'à la suivre en faisant attention aux prédateurs, des grandes créatures sur deux pattes assez obstinées. Le chien continua sa quête, inlassablement il continuait à suivre sa piste. Soudain il vit sa proie, elle était là, près du tas d'ordure. Le chien prit son élan, ça n'allait pas être facile, puis il s'élança, saisit le sandwich à pleine gueule et s'enfuit au triple galop sous les pierres et les injures de son propriétaire qui venait juste de le voler. Très content de lui, le cabot alla se réfugier dans une petite ruelle qu'il connaissait bien, sous le tas de carton qui lui servait de cachette et de niche. Il commençait à peine à savourer son festin quand le sol bougea légèrement. Intrigué, le chien se releva. Soudain, une secousse plus violente souleva le sol et le chien, terrorisé, s'enfuit à toute allure, la queue entre les jambes. La portion du sol qui tremblait finit par glisser sur le côté, révélant un homme blond, sale et de mauvaise humeur qui s'extirpa tant bien que mal de la bouche d'égout abandonnée. Il fut bientôt suivit de deux jeunes filles. L'une les cheveux châtains la robe rose, un gilet rouge semblait épuisée. L'autre, brune, la robe noire semblait infiniment heureuse de retrouver la surface.

Tous trois levèrent les yeux vers la Plaque, geste simple que plus aucun habitant des Taudis n'accomplissait. Là, tel un tentacule d'un kraken des temps oubliés, le pilier porteur soutenait la Plaque. Vu d'en bas, le stalactite d'acier semblait inébranlable, indestructible. Pourtant, en plissant les yeux, le trio distingua avec peine de brefs éclairs de lumière tout le long de la structure métallique.
- Des coups de feu, arme légère conclut le jeune homme blond.
- Trop tard soupira la jeune femme brune.
- Jamais ! répliqua son compagnon avec hargne. Le pilier et toujours debout et s'il y a des coups de feu, c'est que...
- Barret et les autres défendent la structure acheva la jeune femme. Clad, il faut y aller !
- On y cours tu veux dire.
- Euh, Aerith reprit la jeune femme en s'adressant à sa compagne, une jeune femme au cheveux châtains qui regardait le pilier d'un air hébété. J'aurais un service à te demander. Voilà, si je ne me trompe pas nous sommes à la décharge ferroviaire et j'ai un bar à quelques rues de là, le septième ciel. A l'intérieur il y a une petite fille, elle s'appelle Marlène. Si tu pouvais, enfin euh...
- Ne t'en fais pas la rassura la fleuriste d'un ton compatissant. J'irais la mettre à l'abri. Bonne chance vous deux.
Et sur ces mots, elle détala. Tifa se tourna vers son ami. L'air décidé du mercenaire la convainquit qu'elle venait de retrouver son ami d'entant.

Du haut de son bureau, trônant sur son fauteuil de cuir, Adolfo Shinra contemplait l'océan de lumière qui s'étalait devant lui. Un spectacle vu et revu des centaines de fois et qui comme toujours, restait figé, inchangé, ce qui énervait prodigieusement Shinra et sa colère était mortelle. Sans bouger d'un millimètre, le terrible vieillard s'adressa à son bras droit, qui attendait tout comme lui le spectacle.
- Combien de minutes de retard ?
- Quarante sept au dernier rapport répondit Heidegger en faisant trembloter les mentons qui lui servait de cou.
- Rappelez moi pourquoi ne sont-ils pas à l'heure déjà ?
- Un groupe armé siège sur la plateforme de contrôle et les escaliers internes, de plus il semblerait que les élévateurs soient hors service.
- A-t-on identifié ses hommes ?
-Pas encore monsieur mais selon nos informations il se pourraient qu'ils fassent parti d'Avalanche.
- Combien sont-ils ?
- Euh et bien euh balbutia Heidegger
- COMBIEN SONT-ILS ?
- Quatre, monsieur, trois hommes et une femme.
- Vous allez me faire croire que quatre sous développés des Taudis tiennent tête à, quoi déjà ?
-Un bataillon de la milice répondit le gros homme sentant soudain une sueur froide dégouliner dans son dos. Comment diable Tseng arrivait-il à supporter ça ?
- A un bataillon entier de la milice et leurs unités d'appui, c'est bien ça ?
- Ils sont bien équipés et tiennent des positions...
- JE ME FOUS DE LEURS POSITIONS HEIDEGGER ! Rugit le vieillard. Je veux qu'on les descendent point barre ! Envoyez immédiatement les équipes B4 et B6 et ne posez pas de questions !
Heidegger s'éloigna pour porter les ordres à l'officier e liaison puis éclata de rire. Les bataillons B4 et B6 étaient deux des trois équipes commando de Soldats rapatriés de Junon. Les pigeons sur leurs perchoirs allaient beaucoup moins rire.

Devant les grilles qui isolaient la base du pilier porteur du reste de la ville se déroulait une impressionnante démonstration de force. Quelques minutes plus tôt, une dizaine de VAB de la milice étaient arrivés à tombeau ouvert, avaient pilé à quelques mètres de la clôture métallique. A peine les moteurs coupés, les engins avaient abaissé leur rampe, vomissant des escouades de gardes en uniformes bleus, commandés par quelques sergents distinguables de la masse par leurs combinaisons écarlates. Puis les miliciens avaient escaladé les escaliers menant à la plateforme de contrôle comme à la parade et avaient été accueillis par un tir nourri qui stoppa net leur élan. Depuis, la milice avait tout tenté, de l'assaut massif aux escarmouches en passant par l'envoi de petits groupes d'infiltration et tout c'était soldé par un échec mais à chaque fois les miliciens arrivaient un peu plus haut. La sentinelle regardait ses collègues tenter un énième assaut. Il était bien content d'être de garde. Il avait signé à la milice pour l'argent et les avantages, pas pour se faire tirer comme un lapin. Il reprit sa ronde et voyant deux civils accourir, il s'avança vers eux. Encore des badauds a éloigné se dit le garde en soupirant, il ne faisait que ça depuis quasiment une heure.
- Messieurs dames, cette zone subit une intervention militaire, veuillez faire demi...
Il ne finit pas sa phrase car le jeune homme blond qui accourrait écrasa son poing sur le visage, le jetant au sol. Puis l'agresseur se pencha, ramassa le fusil du garde, l'arma et le pointa vers l'homme à moitié conscient.
- Clad, arrête intervint sa compagne, une jeune femme brune. C'est un être humain !
- Erreur, c'est un ennemi.
La détonation se répercuta à des mètres à la ronde, heureusement couvertes par celles provenant du pilier.
- Tu sais t'en servir ? Reprit Clad
- Quoi ? répondit la jeune femme qui détacha péniblement son regard de la pulpe sanglante qui avait été le visage du garde.
- Le fusil. Tu sais t'en servir ?
- Euh... Oui.
Le jeune homme lui lança l'arme encore fumante dans les mains et repartit en trombe.

Le duo avançait vite, mais précautionneusement. Heureusement pour eux, aucun des miliciens ne faisait attention à eux. Alors qu'ils atteignaient le début de l'escalier, une forte explosion retentit au dessus d'eux et une forme indistincte tomba du ciel pour s'écraser dans la boue. Clad s'approcha et reconnu Biggs. Le petit homme semblait mal au point et le mercenaire ne se faisait pas d'illusions quant à son sort. La boue avait certes amortit le choc mais juste de quoi ne pas mourir sur le coup. Biggs ouvrit des yeux larmoyants et son regard se posa sur le mercenaire.
- Clad fit il avec un pâle sourire. Je suis mort ?
- Non Biggs, ça va aller.
- Non ça va pas répondit le directeur de la propagande d'Avalanche. C'est la fin, plus jamais je goûterais les petits plats de Tifa. On a échoué.
- Pas encore, je viens vous aider.
- Clad articula avec difficulté le petit homme, j'étais sûr que tu reviendrais. Clad ? Je, je vois plus rien et j'ai, j'ai froid merde. Clad, tu, tu dois a, aller aider Barret. Clad, vi, vite.
Le mercenaire ferma les paupières de Biggs, masquant ses petits yeux rieurs désormais immobiles. Quand le jeune homme se redressa il découvrit Tifa qui l'avait suivit. L'expression de peur de son visage s'était muée en une farouche détermination. Les deux jeunes gens se regardèrent et, sans échanger un mot, se lancèrent dans l'ascension du pilier.

Clad et Tifa montaient les marches quatre à quatre, ralentissant à peine pour tirer sur les miliciens. Pris entre deux feux, ces derniers succombaient facilement à la fureur vengeresse du mercenaire et de son amie. Ces derniers montaient le plus vites possible, tâches rendu ardue par les cadavres qui jonchaient les escaliers et le sang qui rendait les marches glissantes. Soudain, après un amoncellement de corps, ils découvrirent une petite silhouette étendue sur le sol. Reconnaissant immédiatement les habits militaires de Jeese, Clad se précipita. La jeune fille était à peine consciente. Dans sa main droite elle continuait à serrer son fusil et de la gauche, elle tentait vainement d'empêcher son sang de couler par la blessure qu'elle avait à l'abdomen. Le mercenaire souleva doucement la tête de l'adolescente qui, contre toute attente, ouvrit les yeux.
- Oh Clad, tu es revenu. Mais c'est trop tard, on a échoué.
- Ce n'est pas vrai, vous n'avez pas échoué, le pilier et toujours debout et je suis là maintenant. Tu vas voir ça va bien ce passer, on va tous s'en sortir.
- C'est gentil de mentir murmura Jeese. Mais pour moi c'est la fin je le sais. Tiens, prends ça je l'ai fait spécialement pour toi continua l'adolescente en lui tendant un petit carré de tissus rouge écarlate.
- Dis pas ça, ça va aller fit Clad, les larmes commençait à brouiller sa vue et à hacher sa voix.
- Clad, embrasse moi supplia la jeune fille.
Le jeune homme s'exécuta, on n'allait pas contre les dernières volontés d'un mourrant.
- Tu sais pour les cartes, c'est de ma faute, j'ai essayé de bien faire mais j'avais la tête ailleurs et à cause de ça on va tous mourir.
- C'est pas ta faute Jeese.
- C'est pas grave si je meurs puisque tu m'as aimé fit la hackeuse avec un faible sourire, sa voix n'était plus qu'un murmure à peine audible.
Soudain le corps de Jeese fut prit d'un spasme nerveux, agitant tout le corps de la jeune fille.
- Clad aide moi supplia l'adolescente alors qu'un fluide carmin s'échappait de sa bouche. Je veux pas, je veux pas...
Clad reposa la dépouille de la jeune fille. D'un geste rageur, il chassa les larmes qui lui coulaient sur les joues. Le mercenaire ouvrit la main de Jeese pas encore affectée par la raideur cadavérique et en sortit la petite pièce de tissus rouge. C'était un bandeau vermillon avec brodé dessus le mot Avalanche en lettres blanches. Le jeune homme le rangea dans sa poche avec un sourire triste et reprit sa progression.

Après une montée fastidieuse, ils avaient trouvé Wedge. L'adepte en arts martiaux était appuyé sur une rambarde de sécurité, son fameux T-shirt percé d'une multitude de trous. Ils n'avaient pas ralentis et avaient poursuivit leur course vers le sommet.

Barret se remis à couvert pour recharger sa prothèse. Désormais il était seul. Seul contre une armée pour sauver le secteur sept. Mais il ne faillirait pas, il n'en avait pas le doit. Le colosse se jeta sur le côté et ouvrit le feu, fauchant deux miliciens qui s'étaient un peu trop avancé et il replongea à couvert pour éviter la riposte. Barret s'appuya sur une colonne, hors de vue des miliciens. C'était pas gagné. Il allait refaire un passage quand une ombre s'approcha de lui et émis le son caractéristique d'un fusil qu'on arme. Abaissant son camouflage, l'armure Steal braqua ses yeux jaunes dans ceux du colosse.
- Les mains en l'air, fit le Soldat d'une voix amplifiée et curieusement assourdie par son masque respiratoire. Au nom de la Shinra je vous arrête pour acte terroriste et rébellion à l'autorité.
Barret ne réagit pas, plutôt mourir que de se rendre. Le plus discrètement du monde, il tira une grenade de sa poche. Il allait la dégoupiller quand une rafale s'écrasa sur le blindage de l'exo armure. Celle-ci pivota pour faire face à l'agresseur et Barret en profita pour lui vider son chargeur à bout portant. Pendant que le mastodonte d'acier s'effondrait, le Leader d'Avalanche chercha des yeux son sauveur et secoua la tête quand il le vit.
- Clad s'exclama le géant en apercevant le mercenaire. Mais tu es mort !
- J'vais mieux. Tais toi et tire. On a un peloton de Soldat aux fesses. »
Riant de joie, Barret rechargea son arme. Il n'était plus seul et avec le mercenaire, tout était possible, même tenir tête à tout ce que la Shinra pouvait leur balancer.

Dans son gigantesque bureau, Adolfo Shinra fulminait. Voilà plus d'une heure et demie que le quartier sept ne devrait plus être qu'un tas de décombres et pourtant il était toujours là. Le vieillard faisait face à écran géant, aussi grand que le mur sur lequel il était accroché. Malgré la mauvaise qualité de l'image et les nombreuses interférences ont pouvait voir le buste d'un homme, vraisemblablement un officier du Soldat par en juger son armure carmine, son insigne et ses yeux d'un bleu électrique qui luisaient dans la pénombre. Derrière lui se dessinait la masse titanesque d'un pilier porteur.
- ...Les insurgés sont regroupés sur la plateforme de contrôle monsieur braillait l'officier pour se faire entendre sous le tonnerre des explosions. Ils sont bien armés et bien retranchés, je crains que la mission soit plus longue que prévue.
- Vous vous foutez de moi colonel Lemond ? Quelques pauvres types des Taudis tenant tête à une cinquantaine de Soldat troisième et seconde classe ?
- Le terrain n'est pas favorable, de plus nos unités d'appoint Jethro sont hors combats. Elles ont été foudroyées monsieur ce qui laisse présager la présence d'un première classe dans les rangs ennemis.
- Lancez une offensive générale Lemond, qu'on en finisse. Même Séphiroth n'aurait pu tenir tête à tant d'assaillants.
- C'est déjà fait monsieur. Les groupe d'assauts sont en ce moment même en train de gravir les...
Soudain la voix du colonel fut couverte par un bruit assourdissant. Une explosion apocalyptique venait de se produire alors que dans un torrent de flammes et d'acier, les restes des escaliers d'accès se détachaient avec un horrible grincement du pilier porteur, précipitant vers le sol (et la mort accessoirement) les hommes qui tentaient de les gravir.
- Lemond brailla Shinra, Lemond vous m'entendez ?
L'officier réapparut à l'écran, visiblement secoué. Il beugla tout de même une série d'ordre, principalement des demandes de rapport, avant de reprendre la communication.
- Bordel, Lemond, qu'est-ce que c'était que ça ?
- Apparemment l'accès à la plateforme était piégé. Des explosifs de grande puissance disposés par un expert selon moi. Voilà ce que peuvent faire les pauvres types des Taudis monsieur. Lemond grinçait des dents, il devait détester les politiques qui donnaient leurs ordres dans leur petit bureau bien propres de la Plaque plutôt que de descendre mettre les pieds dans la merde.
- Bilan des pertes colonel.
- Selon les premières estimations, fit l'officier en consultant l'écran tactique accroché à son bras, le groupe B6 a été exterminé et le groupe B4 n'est opérationnel qu'à soixante trois pourcents.
Shinra accueillit la nouvelle en silence, avec un flegme inhumain. Heidegger, lui, n'en revenait pas. Un bataillon et demi de Soldats exterminé en un instant, la situation était critique.
- Monsieur, se risqua Heidegger. La situation semble plus que délicate et...
- Il serait plus sage de se replier et de lancer un assaut mieux préparé monsieur intervint Lemond.
- On ne se replie pas vociféra le vieillard dans son siège. Lemond limitez la casse, je vous envois du renfort.
Et le petit homme coupa la communication et l'écran redevint noir. Heidegger déglutit avec peine. L'opération était sous sa responsabilité depuis que Tseng était parti à la chasse dans les Taudis et si l'opération était un échec, sa tête risquait de tomber.

Dans le champ de ruine qu'étaient devenus les abords du pilier porteur sept, le colonel Lemond enrageait. Il fallait dire que depuis le fiasco de tout à l'heure, la situation n'évoluait pas beaucoup et Lemond détestait l'inaction. De plus, les trois quarts de ses hommes étaient morts, blessé ou disparus. Le reste errait en vain ou donnait des ordres pour donner des ordres, ou encore se concentrait désespérément sur une tâche pour ne pas penser à la mort et au carnage omniprésent.

Lemond ne parvenait pas à trouver où il avait pu commettre une erreur. Il s'était montré patient, il s'était montré loyal, perspicace, il s'était montré dur. Il était devenu un des rares colonels du corps d'élite du Soldat. Ou du moins l'était-il encore car bientôt il serait dégradé, au mieux. Et il haïssait maintenant Avalanche, d'une haine puérile, sans concessions. Il l'avait chérie, autrefois, comme tous les autres mouvements de rébellion, comme le plus petit que l'on peut brutaliser, le bébé animal qui fait ses griffes et que l'on peut torturer, comme la cause de cet état d'alerte constant, de toutes ces opérations commando ou il pouvait se battre et qu'il chérissait plus que tout. Mais le petit avait grandi ; l'animal avait appris où et comment planter ses griffes. Lemond haïssait Avalanche.

Soudain, au coin du périmètre de sécurité apparut une limousine noire. La voiture roulait doucement pour ne pas abîmer sa carrosserie d'un noir de jais. Le véhicule s'immobilisa, la portière arrière s'ouvrit et un homme en sortit. Souliers noirs, pantalon noir, veston noir et chemise blanche, Lemond reconnu aussitôt en l'individu un Turk, ces sales bureaucrates toujours bien habillés. Ce dernier faisait cependant exception à la règle, tant dans sa mise que dans son attitude. En effet, outre sa chemise au dessus du pantalon, sa veste déboutonnée, les mains dans les poches l'homme avait une posture de playboy juste sortit d'une séance photo. Le Turk n'était pas très grand, avait les cheveux flamboyant, mastiquait ce qui semblait être un cure-dent et, bien que ses yeux soient cachés par de fines lunettes de soleil, semblait très mécontent d'avoir sali ses souliers en mettent les pieds dans une flaque de boue.

D'une démarche nonchalante et chaloupée, le playboy s'approcha du véhicule de commandement et du groupe d'officiers. Puis, s'adressant au colonel il fit :
- Vous êtes Lemond ?
- Colonel Lemond lui rappela son interlocuteur dans un grincement de dents.
- Bien, Agent Reno des Turks. Je prends le contrôle de cette opération.
- Il n'en est pas question !
Le Turk releva ses lunettes de soleil, révélant des yeux bleus ardents. Il amena son visage tout près de celui du militaire et lâcha d'une voix froide et emprunte de menaces :
- Ecoute moi bien mon gars, j'ai un degré d'habilitation delta un, j'ai du quitter une fête pour rappliquer ici et j'ai ruiné des godasses et un costard à dix fois ta paye alors c'est pas le moment de m'emmerder c'est clair ?
- Très clair monsieur répliqua Lemond.
- Bien. Lemond, réunissez vos Guges et préparez vous, vous venez avec moi.
- Il faut d'abord attendre les renforts monsieur.
- T'as pas les yeux en face des trous mon gars. Les renforts, c'est moi.

En haut du pilier, sur la plateforme de contrôle, Clad se reposait. Ou tentait de le faire car les voix qui c'étaient tues pendant la batailles étaient revenu de plus belle. A ces côtés, tenant un fusil dans ses mains, Tifa attendait elle aussi. Clad regrettait de l'avoir entraînée dans ce guêpier mais il n'avait pas eu le choix. A l'autre bout de la plateforme, Barret récupérait les armes des morts. Clad ne savait pas quoi penser du colosse, il l'avait d'abord pris pour un romantique, un de ces idiots qui son prêts à mourir pour leurs idéaux. Attitude jugée par le mercenaire de complètement débile car, une fois qu'on est mort on en a plus, des idéaux. Cependant le leader d'Avalanche l'avait impressionné par sa capacité à anticiper les coups de la Shinra et par son esprit d'initiative comme lorsqu'il avait piégé l'escalier. Le métier qui commence à rentrer se dit Clad. Le colosse l'avait tout de même beaucoup déçu par le fait de ne pas avoir prévu de voie de repli, ce qui les condamnait à moisir ici. Pour ce point là, il y avait encore du travail à faire.

Soudain, le mercenaire se figea, il entendait un sifflement. Il connaissait bien ce bruit. « Attaque aérienne hurla-t-il en ce jetant à couvert. »
Effectivement, deux exo armures carmin venaient d'apparaître à côté de la rambarde de sécurité. Propulsées par des propulseurs dont la flamme bleue jurait avec leur couleur vermillon, les deux exo armures de type Guges montèrent de quelques mètres et entreprirent d'arroser copieusement la plateforme de leurs mitrailleuses rotatives. Protégés par un épais blindage, les Guges pouvaient résister à une pluie de balles. Mais c'était sans compter Barret qui, avant de venir, avait investi dans l'artillerie lourde. Le premier missile atteignit sa cible de plein fouet, projetant du métal calciné aux quatre vents. Le second Soldat vit le danger venir et esquiva le projectile. Il se stabilisa et ajusta soigneusement sa cible, un grand noir. Puis il se dit qu'un truc clochait, le type ne devrait pas sourire comme ça. Il était encore à se poser des questions quand le missile, qui avait fait demi-tour, le percuta.

Barret fit une petite danse de triomphe particulièrement ridicule avant que Clad ne lui crie :
- Attention ! Il y en a d'autres.
Suivant le mercenaire, le colosse découvrit une troisième exo armure posée sur la plateforme ainsi qu'un rouquin habillé avec un costar noir portant dans son dos deux petits propulseurs encore fumants. Le rouquin ne réagit pas à leur arrivée et continua à pianoter sur un clavier d'un ordinateur encore invisible l'instant précédent. Voyant leurs adversaires accourir, l'exo armure pivota et de ses bras jaillirent deux longues lames effilées.
- Dépêchez vous Turk, fit l'exo armure en s'adressant à son compagnon, je vais les retenir.
- Prétentieux, rétorqua Clad en se lançant à l'assaut.
Mais ce Soldat était d'une autre trempe. Il para le premier coup et riposta instantanément puis il se lança dans un enchaînement digne des meilleurs bretteurs. Ni Barret ni Tifa ne pouvaient intervenir, de peur de toucher leur compagnon.

Le colonel Lemond jubilait. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas eu le droit à un bon combat et ce première classe était un adversaire de choix. Soudain, il dut se défendre, son adversaire venait de porter un coup si rapide qu'il l'avait à peine vu. Il réussit à lever son arme à temps pour l'arrêter, et son jeu de jambe se mit instinctivement en place pendant qu'il reculait face à la furieuse attaque. Cependant, il ne tarda pas à reprendre le dessus, usant et abusant du net avantage d'avoir deux armes et une meilleure protection. Puis il lança son stratagème classique, parant quand l'autre attaquait, attaquant quand l'autre parait, donnant au combat la régularité d'un métronome. Lorsque ce jeune traître porterait sa botte, il apprendrait que Geoffrey Lemond n'était pas le premier imbécile venu.

Lorsque comme prévu, le blondinet fit mine de reculer puis sauta brusquement pour se fendre, Lemond était prêt. La feinte était bien faite mais pas assez et Lemond écarta facilement la lame avant de lancer un méchant coup avec sa deuxième arme vers le genou avancé et profondément fléchi de son adversaire. Lequel n'était bizarrement plus là. Quelque chose de très froid le toucha sous le sternum, déchirant son abdomen et il regarda, surpris, l'arme de son adversaire fichée dans son armure. Lemond s'effondra.
- Comment... comment avez-vous fait ? demanda-t-il au jeune homme.
Mais il n'eut jamais la réponse car l'instant d'après l'obscurité se fit.

Cependant le sacrifice de Lemond n'avait pas été vain car le rouquin avait eu le temps de finir son travail. Sans un regard pour l'exo armure vaincue, il s'approcha du rebord de la rambarde.
- Tu n'iras nulle part Reno des Turk.
- Tiens le chevalier blanc répondit le rouquin en se retournant. Vous m'excuserez mais on m'attend ailleurs. De plus le pilier va s'effondrer dans dix minutes et il faut que je sois loin pour admirer le spectacle.
- Ordure, rugit Barret. Tu vas désamorcer cette bombe illico.
- Impossible, mon niveau d'habilitation n'est pas suffisamment élevé.
- Alors tu vas crever ici avec nous. » Fit Barret en levant sa prothèse armée.
D'un geste brusque, Reno sortit un long bâton de sa veste, appuya sur un bouton sur le manche et l'arme projeta une boule électrique qui frappa Barret de plein fouet, le foudroyant sur le coup. Avant d'avoir pu réagir, Clad subit le même sort. Le Turk se retourna alors pour partir.
- Toi tu restes où tu es.
- Oh salut poupée comment ça va ?
- Si j'étais toi j'éviterais de traiter de poupée la femme qui a le flingue, répliqua Tifa d'une voix glaciale.
- Sauf si le chargeur du flingue est vide poupée.
Lâchant son arme, la jeune fille désarma le Turk d'un coup de pied avant de lui décocher un pain mémorable. Interloqué, le playboy tenta de riposter mais il pris encore quatre coups avant d'être envoyé au tapis.
- Respecte en chaque femme le ventre qui t'a porté connard, cracha Tifa au Turk qui tentait de se relever.
- J'adore les filles qui ont du caractère, répliqua Reno en brandissant son arme qu'il venait de ramasser.
Mais avant d'avoir pu s'en servir, il fut frappé par un éclair azur. Tifa se tourna vers l'origine du phénomène. Clad tentait de se relever, la respiration sourde. Quant à Barret, il soufflait comme une vieille locomotive. Surmontant la douleur, le Turk s'agrippa à la rambarde. Au même instant, un hélicoptère se stabilisa au même niveau, une main jaillit et tira le rouquin à l'intérieure. La main appartenait à un homme grand et sec, vêtu à la mode Turk. Tellement bien que ça devait être lui qui avait lancé la mode. Le personnage regarda autour de lui avant de lancer :
- J'étais sûr que sans moi ce serait le bordel.

Bien décidé à ne pas laisser filer ces assassins, Barret leva son arme. Quand il le remarqua, le personnage secoua la tête.
- Allons, allons, vous ne souhaiteriez tout de même pas blesser notre amie.
D'un claquement de doigts, il fit apparaître un visage à la porte de l'hélicoptère, un visage bien connu de Clad et de Tifa ; celui d'Aerith
- Barret ne tire pas, s'exclama Clad.
- Tifa ne t'en fais pas elle va bien, s'écria Aerith lorsqu'elle aperçut la barman.
- Silence, cracha le Turk en giflant la jeune fille.
Et lentement l'hélicoptère reprit de l'altitude.

Clad fut le premier à réagir. Il se précipita vers la console de contrôle et écrasa le bouton rouge qui trônait au milieu de la console. Aussitôt une sirène se mit à mugir dans tout le secteur sept, semant la panique. Le mercenaire risqua un coup d''il sur l'écran. Le compte à rebours indiquait sept minutes quarante huit seconde. Il lança un regard à ses compagnons, ils avaient compris la situation. Barret fit signe de le suivre. Il ouvrit d'un coup de pied la cage d'ascenseur et enroula le câble d'acier autour de sa prothèse. De son autre bras, il agrippa Tifa tandis que le mercenaire grimpait sur ses épaules. Puis ils se jetèrent dans le vide. Ils descendirent plus vite qu'il n'était monté. Arrivés au sol ils jetèrent leur dévolu sur un VAB du Soldat et démarrèrent en trombe. Personne ne songea à les arrêter.
- Il faut aller chercher Marlène, fit brusquement Barret.
- T'en fais pas, on s'en est occupé, répondit Clad, le visage pâle, tendu par la concentration.
Leur bolide fonçait à toute allure, et ses passagers le remerciaient d'être tout terrain car il n'y avait pas de route dans les Taudis. Clad avait apparemment opté pour la porte entre le secteur six et sept qu'il aurait du emprunter avec Aerith. Le mercenaire poussait le véhicule à fond mais ils leur semblaient que ce ne serait pas suffisant.
Dans l'immensité désolée de l'envers de la Plaque, le pilier porteur numéro sept, inébranlable soutien de milliers de personnes, fut soudain parcourut de tremblement puis dans un dernier soubresaut, la superstructure du pilier lâcha et l'immense colonne de fer et d'acier s'effondra dans un crissement d'agonie. Privée du soutien principal, les piliers secondaires lâchèrent les uns après les autres, entraînant dans leur chute la septième portion de la Plaque de Midgar. La ville rugit comme un animal blessé lorsque tout s'effondra, engloutissant dans les ténèbres de l'oubli les centaines de milliers de personnes vivant sur et sous la Plaque. Deux catégories de personnes qui ne pouvaient se mélangé et unies dorénavant dans la mort.
Juste avant que la Plaque ne touche le sol, un véhicule d'assaut blindé frappé aux armes de la Shinra corporation jailli par la porte d'acier marquée d'un sept géant et qui séparé le feu secteur sept et les ruines oubliées du secteur six...

  Chapitre 11 sur 11  

Je plains ta mère de t'avoir mise au monde., Vanille, Steambot ChroniclesThèmes
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