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Etrian Odyssey : Millennium Girl

Fiche complète de ce jeu

Le 6 Juin 2008, l'Europe découvrait le premier opus d'une nouvelle série de Dungeon-RPG dénommée Etrian Odyssey, venue séduire nos Nintendo DS (test disponible par ici). Toutefois, pour certaines raisons, impliquant certainement la marginalité du genre, notamment dans nos contrées, ainsi que des ventes probablement insatisfaisantes pour Atlus, les deux volets suivants n'avaient pas franchi la barrière de l'Atlantique.
Aujourd'hui la série renoue avec l'Europe avec la sortie l'an dernier du quatrième volet sur Nintendo 3DS (review accessible par ) et celle du reboot d'Etrian Odyssey premier du nom, sous-titré pour l'occasion Untold : The Millennium Girl, ce 2 mai 2014. Utilisant les acquis techniques du 4 comme base, ce nouvel opus se démarque principalement des précédents par la mise en place d'un Story Mode tout à fait inédit ! C'est d'ailleurs sur ce dernier que nous nous focaliserons dans cette review. L'occasion de (re)découvrir ce titre est-elle finalement arrivée ?

Enfin un vrai scénario !

Tout commence lorsque vous, un jeune Highlander, vous rendez à Etria, une ville attirant les aventuriers par centaines en raison de son mystérieux labyrinthe Yggdrasil. Vous avez reçu une invitation de la part du conseiller de Radha, l'organisation qui régit la ville d'Etria et gère les explorateurs, vous demandant d'investiguer le labyrinthe, afin d'identifier la cause d'étranges tremblements de terre survenant depuis peu dans la région, ainsi que des ruines étranges récemment découvertes auxquelles les secousses semblent liées. Le conseiller Quinn vous donne une première mission afin de tester vos capacités – et vous décerner le cas échéant le statut officiel d'aventurier – à savoir cartographier le premier niveau du labyrinthe. Deux mentors chevronnées sont déléguées par la Radha pour vous seconder sur cette mission : Ren et Tlachtga. Une fois celle-ci terminée, vous vous rendez aux fameuses ruines de Gladsheim où vous ne tardez pas à rencontrer vos futurs compagnons de voyage : trois membres d'une équipe d'investigation de la bibliothèque de Midgard du nom de Simon, Raquna et Arthur, ainsi qu'une étrange fille amnésique nommé Frederica, sortie de ce qui semble être un appareil d'hibernation issu de la technologie d'une ancienne civilisation. Vous décidez d'allier vos forces en poursuivant votre exploration.

Les bases de l'histoire sont donc rapidement posées, donnant au joueur une trame scénaristique bien plus poussée que dans le mode Classic (ou la version originale du jeu) et suffisamment attrayante pour titiller la curiosité des intrépides aventuriers que nous sommes. C'est clairement la motivation qu'il pouvait manquer aux joueurs qui étaient passés à côté du soft en 2008, faute d'un background digne de ce nom.

Certes les protagonistes ne regorgent pas vraiment d'originalité et certaines situations sont un peu convenues, toutefois, hormis le Highlander qui reste assez effacé, leur personnalité est dévoilée progressivement, au fil de la quête principale mais aussi de quêtes optionnelles, et leur donne un peu plus de profondeur, rendant ainsi plus naturelles certaines réactions lors des scènes de dialogue. Il ne faut pas non plus bouder le scénario qui, même s'il ne révolutionne pas le J-RPG, réserve de bons retournements de situation, parfois inattendus, ainsi qu'une complexification progressive (toutes proportions gardées).

On pourra cependant regretter que l'avancée de l'histoire se fasse presque uniquement par bons successifs, c'est-à-dire que les scènes et cinématiques importantes ont souvent lieu à chaque fois que l'exploration d'une strate est terminée, et ce rythme de narration saccadée pourrait déplaire à certains joueurs.

Ce Story Mode est en tout cas une excellente initiative est permettra certainement d'attirer un public que la narration du mode Classic ne suffisait pas à contenter, toutefois un meilleur équilibre scénario/exploration aurait été appréciable. On peut aussi reprocher au soft de ne pas tenir compte de nos choix de réplique (lorsque le jeu nous propose de choisir une phrase parmi 2 ou 3 propositions pendant les cut-scènes), puisque ceux-ci n'influent que sur les réactions immédiates des autres personnages.

Une petite précision sur le jeu avant de continuer : contrairement au premier Etrian Odyssey sur DS, ce remake n'est pas traduit. Il faut donc un minimum de notions d'anglais pour pouvoir apprécier le titre à sa juste valeur, notamment pour le Story Mode qui comporte pas mal de scènes de dialogue ainsi que des cinématiques doublées en anglais mais non sous-titrées.

Un régal pour les yeux et les oreilles

Abordons dès à présent la restauration visuelle du titre. En effet, si la DS imposait certaines restrictions techniques, sa petite sœur offre beaucoup plus de puissance, ainsi qu'un écran supérieur plus large. On redécouvre donc les étages du donjon sous un nouveau jour, avec des graphismes beaucoup plus fins et détaillés, des couleurs plus nuancées et des textures plus lisses. La vue davantage panoramique rend l'exploration bien plus attractive qu'avec le champ de vision étriqué de l'opus original. Il est aussi possible de contempler plus largement l'espace environnant en pressant l'un des boutons et en utilisant le stick.

Changement majeur, les monstres sont à présent modélisés en 3D tout comme dans le quatrième opus de la série. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le designers ont eu le souci du détail tout en restant fidèles aux sprites originaux. Il est d'ailleurs possible pour les plus curieux de les observer plus en détail sous toutes les coutures dans le bestiaire du jeu. Chacun d'eux possède même quelques mouvements et postures spécifiques (attaque, concentration, affaiblissement), rendant les affrontements plus dynamiques.

Ensuite, le Story Mode dispose de superbes cinématiques animées aux moments clés de l'aventure, ainsi que d'un véritable opening des plus accrocheurs, réalisées par le studio MadHouse (à qui l'on doit de nombreux OAV, films d'animation et adaptations de manga en animés, comme « Les Enfants loups, Ame et Yuki » ou encore « Captain Herlock : The Endless Odyssey »). La seule petite déception qu'il serait possible de formuler est que leur nombre est plutôt faible (une dizaine) et leur durée également (souvent inférieure à la minute). De plus, leur répartition est assez mal étudiée puisque la moitié d'entre-elles se situent après les trois quart du jeu. Les artworks des personnages importants sont de retour avec des nouveaux pour nos 5 protagonistes, avec ce style si reconnaissable quoiqu'un peu plus travaillé. Ils possèdent diverses expressions qui, bien que peu nombreuses, rendent les scènes de dialogues plus attractives et vivantes. On retrouve également les superbes artworks dispensés à chaque entrée dans une strate.

Le travail sur l'effet 3D n'a pas non plus été fait à la légère : les décors fixes tels qu'Etria ou Radha Hall bénéficient d'une vraie mise en valeur avec une gradation des plans finement réalisée, les donjons sont d'autant plus immersifs avec leur effet de profondeur qui permet en plus de mieux appréhender les distances (aidant par là même à cartographier correctement certaines zones) et les monstres se détachent mieux du fond lors des affrontements. Les développeurs ont même poussé le détail jusqu'à décaler légèrement les artworks des personnages durant les phases de dialogue, mettant au premier plan celui qui parle et plus ou moins loin ceux qui se sont exprimés auparavant.

Les doublages et voice-over sont d'excellente qualité et adaptés aux différents personnages. Il est d'ailleurs intéressant de signaler que même les personnages secondaires récurrents ont droit à leur voix. Finalement, c'est notre héros qui se retrouve lésé (comme dans nombre de RPG malheureusement), celui-ci devant se contenter d'onomatopées et expressions lors des combats.

Même les bruitages renforcent l'immersion, à tel point qu'on est notamment tenté de croire que les bruits de pas que l'on entend lorsqu'on explore le donjon sont bien les nôtres sur le tapis végétal des premières strates.

Terminons cette partie en parlant des musiques qui méritent une grande attention. Le travail de réorchestration est sublime ! Les mélodies gagnent en intensité et en noblesse, pour magnifier encore davantage le travail réalisé sur les graphismes ainsi que sur l'histoire. Les passages émouvants le sont davantage (« Sorrow - Thinking of Each Other »), et les combats sont plus épiques que jamais, en ayant pour preuve des pistes telles que « Battlefield - Destruction Begets Decay » et « Battlefield - Towering Pair ». Il n'est pas rare de conserver en mémoire certains thèmes de cette très belle OST. C'est d'ailleurs Yuzo Koshiro lui-même qui s'est chargé de cette « nouvelle » composition, un habitué qui s'est en effet occupé de tous les autres volets de la série, ou même de Time and Eternity sorti l'an dernier. Pour les nostalgiques des musiques de la version DS, Atlus a pensé à eux puisqu'il est possible de choisir dans les options entre l'OST remaniée ou l'originale.

Enfin, notons qu'une fois le Story Mode terminé, les joueurs ont accès à l'ensemble des cinématiques animées du jeu ainsi qu'à l'OST. Une délicate attention somme toute largement appréciable !

D'accord, d'accord, j'm'occupe du plan !

S'il y a bien une chose qui est indissociable d'Etrian Odyssey, c'est la cartographie. En effet, lorsque vous pénétrez dans le donjon, l'écran inférieur de la console accueille une grille vierge qu'il vous appartient de remplir, tandis que l'écran supérieur vous dispense la vue subjective. L'éditeur de cartes a d'ailleurs été mis à jour par rapport à la version DS, incluant toutes les nouveautés nécessaires glanées au fil des épisodes. Notons qu'une option d'auto-map est disponible, mais ce serait tuer tout l'intérêt du gameplay que de l'activer !

Pour dessiner votre carte, divers outils sont mis à votre disposition. Tout d'abord, le crayon vous permet de tracer le contour des couloirs et des salles le long du quadrillage préétabli et le pinceau sert à colorer les cases, sachant qu'il existe quatre couleurs différentes pour ce dernier. Une gomme existe aussi pour chacun de ces deux outils ce qui s'avère très pratique puisque cela évite d'effacer aussi vos traits si vous n'avez que la couleur des cases à changer, et inversement.

Une fois la base du cheminement mise en place, des icônes peuvent être placées sur les cases, permettant ainsi de signaler les portes, les passages bloqués, mais aussi les coffres, les zones de récolte de matériaux ou encore les raccourcis. Il est également possible d'ajouter des annotations (de quelques caractères) sur les cases si vous souhaitez indiquer une information que les icônes ne permettent pas de signaler assez clairement, d'autant plus qu'il est possible de combiner une icône et une note sur une même case. Enfin, il faut savoir que les annotations s'affichent lors de l'exploration sur l'écran supérieur quand vous faites face à une case qui en possède une.

Comme indiqué précédemment, pour éviter au joueur des allers-retours dans des couloirs parfois tortueux remplis de monstres, les développeurs ont eu la bonté de placer des raccourcis au sein du labyrinthe. La plupart se débloquent en les traversant une première fois dans le sens retour, mais il faudra bien rester attentif pour les détecter, ceux-ci étant signalés par un détail du décor et par une remarque d'un des personnages lorsque vous marchez sur la case en question. La cartographie est d'ailleurs ici très utile : si vous marquez l'emplacement d'un de ces raccourcis lorsque vous le trouvez par le côté impraticable, il vous sera plus facile de le repérer grâce à votre carte pour aller le débloquer lorsque vous croiserez son autre extrémité.

A ce sujet, ce remake voit arriver l'ajout du système nommé Floor Jump. Comme son nom l'indique, cette fonction permet de passer instantanément d'un étage du donjon à un autre. Pour activer le Floor Jump d'un niveau, il faut tout d'abord l'avoir cartographié autant que possible et y avoir placé les escaliers. Une fois l'étage traversé et l'escalier descendant emprunté, il devient possible de s'y téléporter d'où qu'on se trouve dans le donjon en cliquant simplement sur l'icône placée sur la carte du niveau où l'on souhaite de rendre. La même opération est à réaliser pour l'escalier montant. La seule restriction à l'utilisation de cette fonction réside dans le fait qu'il faut se trouver dans un étage déjà complété (où le Floor Jump est déjà activé).

Cette nouveauté tout à fait optionnelle est très appréciable, notamment pour les joueurs peu initiés aux D-RPG et que les longs allers-retours auraient tendance à agacer, surtout lorsque l'on sait que le donjon possède au total 30 étages (25 explorables lors de la première partie) et qu'il est indispensable de rentrer assez fréquemment à Etria, ne serait-ce que pour s'y soigner, revendre ses matériaux, ou même sauvegarder sa partie ! En effet, l'un des deux seuls endroits où il est possible d'enregistrer sa progression s'avère être l'auberge. L'option de sauvegarde rapide disponible à tout moment n'est là que pour les joueurs ayant besoin de suspendre momentanément leur partie.

Les Geomagnetic Fields sont de retour dans ce soft et servent aussi de raccourcis pour rejoindre directement une strate à partir d'Etria, et inversement. Ils sont situés près de l'entrée de chaque strate et permettent, outre de sauvegarder, de se rendre aussi à Gladsheim, un donjon géographiquement séparé du labyrinthe.

Avant de parler des combats, précisons que les déplacements se font uniquement à l'aide de la croix directionnelle, et jamais avec le stick, de la même façon que dans les autres Etrian Odyssey ou encore dans le récent remake de Devil Summoner - Soul Hackers sorti l'an dernier. Si le tout semble logique compte-tenu de la structure rectiligne du donjon, le confort de jeu en pâti quelque peu étant donné la position de la croix directionnelle sur la 3DS. De plus, les menus (heureusement bien conçus et faciles à comprendre) se gèrent aussi de la même façon sans aucune possibilité de passer par l'interface tactile puisque l'écran inférieur est en permanence occupé par la carte.

Etria's Hunters

La deuxième activité majeure dans Etrian Odyssey, en dehors de la cartographie, s'avère bien entendu être les combats. S'il y a bien une règle à suivre, c'est de ne jamais fuir les affrontements. En effet, ce n'est qu'en tranchant du monstre que vous pourrez améliorer vos compétences, votre équipement et gagner de l'argent.

Les rencontres sont aléatoires (sauf cas particulier des boss et F.O.E), mais un indicateur coloré vous permet de savoir quand un affrontement est imminent, ce qui est bien pratique et peut permettre de prendre les bonnes décisions en cas de mauvaise posture de votre équipe. Au début d'un combat, vous pourrez parfois avoir l'avantage ce qui vous octroiera deux tours pour commencer, ou bien être pris par surprise par les monstres, auquel cas ce seront eux qui disposeront d'une attaque préemptive. Ensuite, c'est un tour par tour classique qui se joue : vous devez choisir l'action de chacun de vos personnages (attaque simple, compétence, défense, item, fuite) puis le tour se déroule et l'ordre d'action dépend de la vitesse de chacun des combattants. A noter que votre équipe se dispose selon deux rangées, ce qui influencera parfois leur capacité à atteindre des monstres situés sur la ligne arrière des ennemis.

A chaque tour qui passe, une portion de la jauge de Boost se remplit. Une fois pleine, le personnage peut renforcer son action en l'utilisant dès qu'il le souhaite, permettant par exemple d'augmenter les dégâts d'une attaque, ou d'accroître le nombre de PV récupérés lorsqu'une compétence de soin est employée. Cette fonction s'avère extrêmement commode, d'autant plus que la jauge ne se vide que lors de son utilisation, et pas d'un combat à l'autre. Vous pouvez ainsi la conserver pour les moments difficiles une fois prête à l'emploi.

Lors de vos pérégrinations, vous serez parfois amenés à croiser des F.O.E (Formido Oppugnatura Exsequens) qui se présentent sous la forme de monstres de grande taille apparaissant physiquement dans le donjon lors de votre exploration. La plupart ont un pattern de déplacement régulier, ce qui fait qu'ils avanceront d'une case à chaque fois que vous-même faites un pas. Chaque tour de combat a le même effet, ce qui est parfois essentiel à considérer si vous êtes engagé dans un combat tout en étant près d'un F.O.E. En effet, si certains sont paisibles et ne vous attaqueront pas de leur propre initiative, d'autres au contraire n'hésiteront pas à vous poursuivre lors de vos déplacements et éventuellement à rejoindre les rangs des monstres ennemis si vous êtes en plein affrontement.

Pour vous aider à jauger leur puissance relative, la flèche les signalant sur votre carte est entourée d'un halo de couleur qui change selon le danger qu'il représente vis-à-vis de votre niveau. Il sera parfois très utile d'engager le combat contre un F.O.E moyennement puissant afin de remporter rapidement beaucoup d'expérience. Il faut noter qu'une fois battu, celui-ci ne reparaîtra sur la zone qu'au bout de quelques jours in-game.

Il vous arrivera aussi parfois de tomber sur des monstres shiny qui auront tendance à fuir dès le premier tour. Si par bonheur vous parvenez à les vaincre avant qu'ils ne s'en aillent, ils vous rapporteront un bonus d'expérience à l'issu du combat. Si vous avez de la chance, vous pourrez croiser des F.O.E shiny, et il sera d'autant plus utile d'engager le combat (si vous êtes assez forts) contre eux qu'ils vous permettront d'obtenir un solde d'EXP non négligeable.

Les combats se révèlent parfois très stratégiques et si les monstres de base ne vous demanderont pas beaucoup de réflexion une fois un niveau correct atteint (l'option de combat automatique est alors très appréciable), certains monstres ou boss plus récalcitrants nécessiteront l'exploitation de leurs faiblesses pour en venir à bout sans être vaincu. Il existe plusieurs façon de les connaître, soit en utilisant un item spécifique par exemple qui enregistrera dans le bestiaire – consultable en combat – toutes les informations relatives à ce monstre comme son nombre de PV ou les matériaux qu'il est susceptible de lâcher, soit en le battant au moins une fois.

Une aventure personnalisable à prendre en main de bout en bout

De manière générale, la difficulté est plutôt bien dosée (en mode Standard), mais ce sont surtout les premières heures qui se révéleront les plus ardues. En effet, non seulement vous commencerez le jeu sans-le-sou ou presque, mais il va aussi vous falloir prendre rapidement des niveaux si vous ne voulez pas vous faire lamentablement écraser par les monstres les plus basiques du donjon. Si vous démarrez sur une bonne base, en prenant le temps de monter vos personnages dès les premières zones, la suite de l'aventure ne devrait pas nécessiter trop de séances de levelling. Il faut cependant préciser que le Story Mode offre l'avantage d'être accompagné dans un premier temps par deux personnages expérimentés, ce qui ne veut pas dire qu'il faut s'endormir sur ses lauriers puisque ceux-ci seront rapidement troqués contre vos équipiers définitifs d'un niveau similaire au vôtre.

Selon l'assurance des uns et des autres, il existe 3 niveaux de difficulté, modifiables à tout moment, ce qui permet aux moins confiants de s'essayer au genre sans prendre trop de risques, et aux joueurs chevronnés de se (re)lancer dans une partie plus corsée. Toutefois, le mode Standard offre déjà un challenge acceptable. A noter que selon la difficulté choisie, un Game Over vous donnera la possibilité de recommencer une (Standard) ou plusieurs fois (Picnic) le combat échoué. De plus, il faut savoir que lors d'un véritable Game Over, le jeu vous propose de conserver vos données de cartographie, ce qui dans certains cas est un véritable soulagement !

A l'issu des combats, vous ne remporterez que de l'expérience et des matériaux. Ce sont ces derniers que vous devrez aller revendre en ville afin de gagner de l'argent d'une part, mais aussi d'alimenter la boutique en équipements et items nouveaux. Les monstres changeant au fil des strates et des étages, vous obtiendrez régulièrement de nouveaux matériaux qui vous permettront de débloquer des armes plus puissantes et des armures plus efficaces. Pour certains items, ce sera aussi à vous d'apporter régulièrement les « ingrédients » nécessaires pour toujours en avoir en magasin.

Pour être certain de ne pas être limité par l'argent, il est préférable de remonter régulièrement à Etria pour revendre les matières premières récoltées ou obtenues lors des combats, et consulter et réaliser régulièrement les quêtes annexes du Pub (les quêtes et missions rapportent également de bonnes quantités de points d'expérience). L'inventaire étant limité à 60 emplacements, les allers-retours seront de toute façon une nécessité absolue.

Mais il n'y a pas que l'équipement ou les niveaux en tant que tels qui ont leur importance. En effet, le développement des compétences est capital dans ce jeu. A chaque fois qu'un personnage prend un niveau, un point de compétence est débloqué. Ces points peuvent ensuite être utilisés dans une sorte d'arbre de compétences spécifique à chaque classe. Plusieurs niveaux peuvent être déverrouillés pour chaque type de Skill, et leurs caractéristiques améliorées. Ce système permet de forger des personnages selon les besoins et ce qui semble intéressant à développer. Il faudra d'ailleurs bien réfléchir à chacun de ses choix puisqu'ils sont définitifs et que même en montant ses personnages au niveau maximum (70 lors d'une première partie), il n'y a pas assez de points pour développer l'arbre en totalité.

Étant donné qu'une équipe ne peut pas contenir toutes les classes du jeu (il en existe 9 + 2 nouvelles débloquées après avoir joué au Story Mode) et que les 5 personnages du Story Mode sont limités à la classe qui leur est attribuée d'office, le système de Grimoire Stones a été mis en place. Celles-ci sont créées aléatoirement lors des combats quand vient le tour d'un personnage. Ces items renferment alors des compétences soit de celui-ci, soit des monstres, en nombre variable. Il est ensuite possible d'en équiper un personnage (une seule chacun) afin de lui donner accès à des compétences qu'il ne pourrait acquérir avec sa classe. En vous rendant au manoir de votre guilde, vous pourrez alors stocker vos Grimoire Stones mais aussi les fusionner par paires (en en sacrifiant une troisième) afin de modifier selon vos souhaits les capacités qu'elles contiennent et créer la Grimoire Stone ultime pour chacun des membres de votre guilde. Ce système très intéressant et utile n'est toutefois pas très facile à appréhender au départ et demande un certain investissement pour en comprendre toutes les subtilités. Il est toutefois dommage qu'il soit si peu indispensable dans le Story Mode, les 5 personnages étant déjà judicieusement choisis pour pallier à presque toutes les situations.

Les personnages qui tiennent le manoir de votre guilde (deux viennent se rajouter à Rosa au cours de l'avancée du jeu) pourront vous apporter de petits coups de pouce en vous fournissant notamment des Préparations qui vous apporteront divers avantages lors de votre prochaine escapade dans le labyrinthe, comme une régénération de quelques PV en combat à l'issu de chaque tour. Les effets disparaissent dès votre retour en ville et il n'est possible de choisir qu'une seule Préparation par session d'exploration. Parfois, un effet bonus viendra s'ajouter à certaines, tandis que d'autres auront des malus.

Un divertissement costaud

Si vous aviez peur de terminer le jeu trop rapidement, vous pouvez vous enlever cette crainte de la tête ! Etrian Odyssey Untold, comme tous les volets de la série, offre une durée de vie très confortable, qui peut aller d'une quarantaine à une cinquantaine d'heures (selon votre vélocité) si vous vous concentrez uniquement sur la quête principale, à 70-80 heures si vous terminez toutes les quêtes annexes (qui sont nombreuses). A cela vient s'ajouter un post-game d'une bonne dizaine d'heures selon votre amour pour le 100%. Des médailles sont d'ailleurs à débloquer sur votre carte de guilde en remplissant certaines conditions (nombre de monstres shiny vaincus par exemple).

Si malgré tout ça vous n'en avez pas assez, vous pouvez toujours tenter le New Game + (débloqué à la fin du Story Mode) afin de refaire le jeu en mode Classic, voire même en augmentant la difficulté. A noter qu'il vous sera possible, si vous le souhaitez, de conserver un certain nombre de choses de votre précédente partie, comme les Grimoire Stones, l'argent ou les items, et même vos cartes. Il faut simplement savoir que le jeu ne dispose malheureusement que d'un seul slot de sauvegarde, et qu'un New Game + ne vous permettra pas de reprendre votre précédente partie si l'envie vous en prenait. Assurez-vous donc d'avoir terminé tout ce que vous aviez à y faire !

Au sujet des deux modes, les différences sont assez minimes, si ce n'est que l'un dispose d'un scénario vraiment développé, et que l'autre vous permet de construire votre propre guilde. Il existe également quelques quêtes annexes exclusives à l'un ou l'autre des modes, mais rien de bien marquant.

Les quêtes annexes sont d'ailleurs assez diversifiées ce qui, à l'image de la grande variété des environnements (6 strates différentes + Gladsheim, aux ambiances visuelles et musicales radicalement différentes), évite la lassitude et donne envie d'aller toujours plus loin dans le labyrinthe. Une chose est sure, les petites sessions de jeu n'existent pas avec Etrian Odyssey Untold !

Bien que faisant partie d'un genre de RPG assez marginal qu'est le Dungeon-RPG, Etrian Odyssey Untold : The Millennium Girl met toutes les chances de son côté pour séduire les néophytes en incluant trois niveaux de difficulté et surtout en créant un véritable mode histoire, donnant un but à l'ensemble de l'aventure. Rehaussée de cinématiques animées d'excellente qualité et emmenée par des personnages attachants, l'histoire se laisse suivre agréablement, même si elle ne révolutionne pas le monde du RPG pour autant. Doté d'une technique satisfaisante, le titre bénéficie d'un gameplay addictif à toute épreuve, peaufiné au fil des opus de la série, faisant renaître le tout premier volet, comme un retour aux sources après avoir acquis d'avantage d'expérience, un retour à Etria. Non content d'être de qualité, le soft se permet la quantité avec une durée de vie tout à fait appréciable, solide voire colossale si le joueur se laisse tenter par un New Game +. Dans ces conditions, il est difficile de ne pas conseiller aux vétérans du jeu original de se laisser retenter par cette renaissance de ce grand D-RPG de 2008 ! Seul bémol, le soft n'a pas eu le privilège d'une traduction française, ce qui s'avère fort dommage lorsque l'on sait que la version DS en avait bénéficié intégralement...

Note attribuée : 18/20

Rédigé par Dracohelianth le 13/05/2014

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