Chapitre 5

Clad flânait. Il avait encore un bon quart d'heure pour se rendre à la gare toute proche avant le départ du dernier métro de la journée. Vraiment, ces gars étaient des amateurs, des purs des durs, et s'il n'y avait pas eu Tifa il n'aurait jamais accepté cette mission débile, même pour la somme proposée. Il secoua la tête, il l'aurait fait pour la somme proposée, il aurait tué père et mère pour obtenir de quoi fuir encore et toujours plus loin. Un cri provenant d'une ruelle adjacente le tira de sa rêverie. C'était un appel aux secours, « Bof, tant que je suis chaud » pensa le mercenaire avant de s'engager dans la ruelle sordide.

La jeune fille ne pouvait plus reculer, son dos avait heurté le mur froid de l'impasse. Les trois voyous se tenaient devant elle en ricanant, leurs couteaux à la main. Il y avait à peine cinq minutes, cinq heures pour la jeune fille, ces trois hommes l'avaient abordée et lui avaient annoncée que si elle désirait sortir de la rue en un seul morceau elle devait leur verser cent Gils. Lorsqu'elle leur avait annoncé qu'elle ne possédait pas une telle somme, ils avaient ricané et s'étaient approchés d'elle avec un sourire mauvais. Quand elle avait vu leurs regards de drogués en manque se poser sur elle, la jeune fille avait pris peur et s'était enfuie. Malheureusement ses agresseurs l'avaient suivie jusque dans cette impasse dont elle ne pouvait s'échapper. Alors elle avait crié, crié et crié encore mais à Midgar les mots solidarité et entraide n'avaient aucun sens. Un bruit fit retourner les voyous. Un homme était entré dans la ruelle et avançait vers eux d'un pas déterminé.
- Hé mec tire toi si tu veux pas d'embrouilles, s'écria le vaurien qui semblait être le chef.
L'inconnu ne broncha pas. Le voyou en chef lui donna un coup de sa lame. L'inconnu, dans un geste si rapide que la jeune fille le perçut plus qu'elle ne le vit, bloqua l'attaque en saisissant le poignet de son agresseur qu'il tordit d'un coup sec (le poignet pas l'homme). Les os se brisèrent dans un bruit écoeurant. Voyant leur chef prostré, hurlant de douleur, ses larrons détalèrent, bientôt imité par leur compagnon qui serrait toujours son poignet blessé contre sa poitrine.

La jeune fille ramassa son panier et observa son sauveur. A cause de l'obscurité qui baignait la ruelle, il n'y avait pas grandes choses à voir hormis des cheveux pâles en pagaille et deux yeux étranges, bleus électriques qui semblaient briller d'eux-mêmes dans la pénombre.
- Merci beaucoup, sans vous je ne m'en serais pas sorti, fit la jeune fille.
Pas de réponse.
- Dites, est-ce que vous savez ce qui a explosé tout à l'heure ? Ça a fait un sacré vacarme.
Son interlocuteur ne lui répondait toujours pas. Il fixait le panier de ses yeux étranges.
- Oh vous avez remarqué mes fleurs ? dit la jeune fille en souriant, elles sont entièrement naturelles, c'est très rare en ce moment mais elles ne sont pas chères, juste un Gil.
L'inconnu lui tendit une pièce de monnaie et la fleuriste ambulante lui donna sa fleur. Dès qu'il l'eut en main, l'homme tourna les talons et partit, plantant la jeune fille dans la ruelle.
- Beau gosse soupira-t-elle en passant une main distraite dans sa chevelure châtain, et dire que je ne connais même pas son nom.
Une chose par contre était sûre c'est que, jamais non jamais, elle n'oublierait ces yeux.

Clad était dans la gare. Ce n'était qu'un bâtiment de béton froid et impersonnel, le logo Shinra visible partout où que l'on pose les yeux. Partout sauf sur un mur où un graffiti scandait « La Shinra vous ment !-Avalanche ». Sans doute une 'uvre de Biggs. Clad regarda l'horloge de la gare. Encore deux minutes. Il allait se diriger vers le quai lorsqu'il remarqua le voyou auquel il avait cassé le poignet il y avait quelques minutes, en grande discussion avec le chef de la milice Shinra en charge de la sécurité. Le voyou avait l'air très excité et pointait sa main valide vers Clad. Le sergent acquiesça, saisit son arme, fit signe à deux de ses subordonnés de le suivre et murmura quelque chose dans son talkie. Sans doute d'autres gardes appelés en renforts pour lui couper toute retraite, la milice était si prévisible. Le mercenaire pesta contre lui-même, s'il n'avait pas aidé cette fleuriste, la milice ne l'ennuierait pas. Il risquait de ne pouvoir se rendre à temps au rendez-vous et il détestait être en retard, de plus la milice pourrait le garder au frai plus longtemps et si le rapprochement entre lui et le réacteur était établi, il était mal barré mais, pire que tout, s'il n'arrivait pas à l'heure, Barret risquait de ne pas le payer.

Le jeune homme monta sur les plateformes supérieures. Les miliciens le suivirent et d'autres apparurent devant lui, lui coupant la route.
- T'es cerné mon gars, bouge plus.
Clad regarda autour de lui, essayant de ne pas prêter attention à la sirène qui annonçait le départ du métro, puis il sourit, il avait trouvé une échappatoire.

Le sergent regarda incrédule le suspect monter sur la rambarde de sécurité et se tourner vers lui.
- Fait pas le con, ça n'en vaut pas la peine, s'écria le sergent.
Il avait déjà vu ce spectacle une bonne dizaine de fois. Les désespérés de Midgar, et ils étaient légion, faisaient la queue aux gares pour se jeter sous les roues des trains. Une fin rapide et sans souffrance. A chaque fois, aucun de ces illuminés n'était raisonnable et se jetait sur la voix avec un sourire béat collé aux lèvres. L'homme lui adressa un petit signe de la main
- Bye bye les nazes, j'ai un train à prendre.
Réalisant une fraction de seconde plus tard ce que l'homme comptait réellement faire, le sergent ordonna à ses hommes de faire feu. Trop tard. Sous les yeux ébahis des miliciens, l'homme sauta en arrière, un salto parfait tandis que les balles sifflaient à ses côtés, arrachant des bouts de béton et d'acier du parapet, la cape de l'inconnu flottant dans les airs dévoilant l'énorme épée qui dépassait du dos de son porteur. Celui-ci après une chute vertigineuse, tomba sur le toit du métro qui passait à ce moment précis sous la plateforme. Le sergent n'en revenait pas, puis il finit par éclater de rire. Quel cran ce type ! Mais quand même un peu effrayant, surtout ses yeux.

  Chapitre 5 sur 11  

T'as pété un boulon, mon gars !, Sazh, Final Fantasy XIII Thèmes
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