Nos confrères de Siliconera ont rencontré plusieurs responsables de Atlus America et leur ont parlé de Devil Summoner : Soul Hackers, qui sortira la semaine prochaine sur 3DS aux USA. Voici les questions posées et leurs réponses.
Siliconera : Soul Hackers se déroule dans la ville de Amami City. Que pouvez-vous dire sur cet endroit ?
Mike Meeker (éditeur) : Amami City était en quelque sorte une petite ville portuaire, mais depuis que la société AlgonSfot y a installé son quartier général, elle s'est très rapidement développée. Chaque foyer et chaque entreprise sont connectés au nouveau réseau informatique de la ville (Paradigm-X) pour montrer comment « ville du futur » devrait fonctionner d'après les responsables d'AlgonSoft. Cela a tellement impressionné le gouvernement japonais qu'ils ont autorisé AlgonSoft à poursuivre leur projet à l'échelle nationale dans les années à venir.
Clayton S. Chan (éditeur) : Si vous avez l'occasion de visiter Amami City, il faut que vous alliez à Sawamura Thai. Le chef est très réputé et il est très doué avec un couperet. Leurs déjeuners spéciaux sont excellents.
Rob Stone (responsable qualité) : Apparemment Clay pense qu'il est critique pour les restaurants de jeu vidéo maintenant.
Siliconera : Le joueur fera partie d'un groupe de hackers appelé les « Spookies ». Parlez-nous d'eux et de leurs activités.
Mike : Comme Amami est un berceau de réseau et de haute technologie, le leader « Spooky » y a formé sa petite bande de hackers pour en faire son capital (c'est-à-dire spéculer sur son évolution). Les membres de « Spookies » ne sont pas de mauvaises personnes ; ils piratent le réseau juste pour le plaisir ou pour des blagues innocentes. Spooky, quant à lui, semble avoir une dent contre AlgonSoft.
Clayton : Je tiens à préciser que, bien qu'on les appelle « hackers », les membres de ce gang ne sont pas tous versés dans le piratage. Lunch, par exemple, est plus porté sur le matériel informatique, quant à Six il s'agit du fournisseur de matériel « militaire » de l'équipe. Yu-Ichi, qui est encore jeune, cherche sa voie.
Siliconera : Tout comme Shin Megami Tensei : Strange Journey, Soul Hackers est un RPG à la première personne. D'après vous, en quoi est-ce différent de Strange Journey, pour ceux qui y ont joué ?
Rob : Dans la mesure où Soul Hackers est un spin-off de Shin Megami Tensei, les développeurs avaient un peu plus de liberté par rapport aux mécaniques du jeu, et cela se ressent dans le produit final. Le dungeon design se veut plus « ouvert » que dans les anciens SMT qui se rapprochaient plus du « dungeon-crawling ». La Magnetite, une monnaie pour payer les services des démons, doit être gérée scrupuleusement afin de progresser dans le jeu. Au lieu de voir les démons gagner des niveaux, c'est leur loyauté envers leur maître qui se développe, ce qui augmente leurs pouvoirs.
La loyauté ne grimpe pas de manière linéaire, et plusieurs techniques permettront à un joueur astucieux de faire progresser ses alliés rapidement, sans avoir à passer par du « grinding ». A cause des multiples personnalités des démons, composer et conserver une équipe équilibrée et efficiente dans Soul Hackers devient difficile mais aussi gratifiant, car les aptitudes des démons deviennent très puissantes et peu coûteuses. Bien sûr, on retrouve également les bases de SMT comme la fusion de démons, mais Soul Hackers apportera une expérience nouvelle aux vétérans de la série.
Siliconera : Comment se déroule d'habitude le processus de localisation chez Atlus USA ? A quel stade du développement savez-vous que le jeu existe et quand recevez-vous une première épreuve pour commencer à l'essayer ? Je me souviens que vous avez dit une fois que la localisation de Radiant Historia avait commencé trois mois avant sa sortie japonaise.
Clayton : La réponse basique est qu'il n'y a rien de tel qu'un processus de localisation « habituel ». Chaque jeu est unique et sa localisation se déroule d'une façon unique, même quand il s'agit d'un remake.
Siliconera : A part le produit brut, avez-vous cherché d'autres inspirations pour la traduction des textes de Soul Hackers, pour mieux saisir le ton par exemple ?
Mike : Comme je suis un passionné des grands auteurs de cyberpunk (Stephenson, Gibson, Dick, Sterling), il était facile de saisir le style plus « sombre » des influences de Soul Hackers. Je ne dirais pas que nous avons davantage creusé le sujet, mais là où le jeu essaie d'être « technique », nous sommes capables de mettre certaines *toussotemment* réelles connaissances en ordinateurs pour que le jargon semble moins « amateuriste ».
Clayton : Pour être franc, je dirais que ce qu'on appelle le « ton » du jeu était déjà donné par l'intrigue en elle-même. Les éditeurs ou traducteurs auraient vraiment dû sortir des clous pour ne pas le respecter.
Siliconera : Le nom Shin Megami Tensei ne vous fait sûrement pas de cadeaux pour tout ce qui concerne la distribution de ces jeux en Amérique du Nord, ou pour les promouvoir. Avez-vous déjà pensé à un titre plus acceptable pour les anglophones aux USA ?
Clayton: Nous aimons à penser que cela ne fait qu'ajouter de la difficulté à notre travail, un peu comme les championnats olympiques de plongeon. Quand nous avons affaire à un titre comme Shin Megami Tensei : Devil Summoner : Soul Hackers, qui ne peut pas être réduit facilement à un acronyme, nous préférons imaginer que chacune de nos ventes vaut trois points, et alors nous montons sur un stand et nous nous décernons des médailles d'or.
Plus sérieusement, nous avons longuement réfléchi à la question des titres pour les jeux, et les questions que vous soulevez ont déjà été examinées. Au final, tout comme la question sur une « localisation habituelle », chaque titre est inévitablement conçu pour profiter le mieux possible au jeu auquel il se rattache.
Siliconera : Est-ce que Soul Hackers aux USA bénéficiera d'un trailer de Shin Megami Tensei IV comme ce fut le cas au Japon ?
Clayton : La réponse est non, mais le trailer est dorénavant disponible sur Youtube pour que chacun puisse le voir.
Siliconera : Atlus a relancé la production de Devil Summoner : Raidou Kuzunoha VS The Soulless Army ; est-ce à cause de la sortie à venir de Soul Hackers ? Et pourquoi ces jeux n'ont-ils pas plutôt été réédités en tant que PS2 Classics ?
Clayton : Eh bien, avec la sortie de Soul Hackers, pas mal de gens sont devenus intéressés ou ont découvert la licence alors qu'ils n'avaient jamais eu la chance de jouer aux opus PS2. Comme c'est souvent le cas avec les jeux Atlus, ces jeux étaient hors de prix sur le marché. Il est assez rare de les trouver dans les bacs d'occasion des magasins, et les vendeurs privés en demandent des sommes astronomiques. Dès lors, relancer la production était la meilleure option pour satisfaire la demande.
Nous avons d'abord reproduit Devil Summoner à partir des produits d'origine de 2006. Ils étaient restés en stock pendant plus de six ans ! Les distributeurs spécialisés dans la vente en ligne ou dans les petites boutiques de jeu vidéo étaient ravis, tellement que nous avons décidé de lancer une seconde (et peut-être dernière) reproduction. Nous avons également recréé un petit nombre de Shin Megami Tensei : Devil Summoner 2 : Raidou Kuzunoha VS King Abaddon, sorti en 2009 en pack spécial avec une peluche de Raihou (notez que les nouvelles éditions ne proposent que le jeu).
En ce qui concerne les PS2 Classics, il paraît que c'est une question de mise à jour de l'émulateur PS3. Cela n'arrive que quelques fois dans l'année et à l'heure actuelle, il n'est toujours pas compatible avec la version du soft PS2 qui a servi à créer les Devil Summoner.
Devil Summoner : Soul Hackers sortira le 16 avril aux USA sur 3DS.
Attendre, toujours attendre... Quelle chierie !, Kainé, Nier
