Xenoblade Chronicles 3 (SWITCH) - 30/08/2022
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Xenoblade Chronicles 3 est vendu comme la quintessence des deux opus précédents, fusionnant les deux univers en gardant le meilleur, et cela se voit dès la jaquette. Dans les faits, XC3 est clairement ... Suiteplus proche de XC1. De XC2 on gardera une bonne partie du système de combat et quelques références tardives ou en arrière plan. Alors que les références à XC1 sont colossales et permanentes, des graphismes aux thèmes de l'histoire en passant par les lieux et les sensations de jeu, tout respire XC1. Si je m'attarde autant là-dessus c'est que, en tant que fan de XC2, je suis passé à côté du jeu, bien malgré moi. Dans XC2, l'histoire est épique et pleine de surprises, on visite une multitude de titans aux environnements aussi variés qu'inoubliables, il y a des villes grandioses, et les environnements fourmillent de secrets et d'interactions. Dans XC3, il n'y a rien de tout cela. Très tôt dans le jeu, on nous informe que Mio n'a plus que 3 mois à vivre et que nous allons devoir rejoindre "La cité". Elle est bien nommée car c'est la seule ville du jeu. Peu après, on libère une colonie, c'est bien sympa, mais là un tutoriel apparaît. Il nous informe que libérer des colonies sera récurrent dans le jeu. Sur le moment, cela m'étonne car je pensais que c'était un évènement unique de la trame principale. Vient alors la possibilité d'explorer, je découvre un territoire immense et effectivement je libère quelques colonies sur le passage. Déjà 45h de jeu, niveau 40, et pourtant au tout début de l'histoire, je souhaite la faire progresser. La trame principale s'avère peu différente, j'explore et je libère des colonies… Cela ne m'intéresse guère, je suis terriblement curieux d'atteindre "la cité" et de savoir ce qui va arriver à Mio ! À 65h de jeu puis à 80h de jeu, deux très belles séquences de jeu me donnent satisfaction. Puis je prends conscience que j'ai exploré presque tout Aionos, libéré presque toutes les colonies, que l'histoire et les quêtes annexes sont toutes centrées sur les colonies et qu'il en sera ainsi jusqu'au bout. Alors je réalise que j'étais sensé m'attacher aux colonies et à leur habitants, m'intéresser à leur particularité et à la manière dont elles essayent d'évoluer. Et non pas les traverser en ayant hâte de découvrir un environnement incroyable ou une péripétie inattendue qui ne viendront finalement jamais. Si malgré tout j'ai vraiment aimé XC3, c'est qu'il a quelque chose de particulièrement bon : ses personnages principaux. Leur personnalité, leurs réactions, leurs questionnements, leur évolution, leur humanité, tout cela les rend si attachants que ce voyage en leur compagnie est un vrai plaisir. Les antagonistes en revanche sont peu recherchés. Encore une chose qu'il vaut mieux ne pas attendre : des explications sur les raisons qui les poussent à agir ainsi. Il n'y en a pas. Pour la plupart, ce sont des psychopathes qui font le mal pour se divertir. L'univers, lui en revanche, est aussi bien construit que les personnages principaux. Les habitants d'Aionos composent avec leurs contraintes (guerre, cadran vital, 10 ans à vivre, pas de reproduction, etc.), et répondent à des questions existentielles propres à ces règles (Comment vivrait-on ? Éprouverions-nous les mêmes sentiments ? Comment réagirait-on ? Comment évolurions-nous ?). Les environnements en font de même (champ de bataille, absence de villes, de vie hors des colonies, phénomènes d'annihilation…). Mais franchement, je trouve cette décision créative dommage pour un jeu de cette envergure. Dans de nombreux JRPG, la guerre n'est qu'un contexte que l'on pose au début pour s'en éloigner assez vite et vivre des aventures plus personnelles et / ou ambitieuses, un peu comme dans XC1. Ce n'est pas le cas de XC3. Dans XC3, on ne quitte jamais la guerre, les missions, le langage militaire, la hiérarchie, les stratégies, les campements militaires..., et pour moi qui n'aime pas ça, c'est pesant, même décevant. De plus, le jeu met beaucoup l'accent sur les Méchas (autre point commun avec XC1 et différence avec XC2), il faut aimer, et ça aussi c'est pas trop mon truc. Le système de combat est aisément le "meilleur" des trois jeux, malgré tout, cela n'a jamais été le point fort des Xenoblade. A nouveau, vous devrez attendre que des jauges se remplissent, puis appuyer sur le bouton correspondant, peu importe l'action que cela déclenche, de toute façon vous ne pouvez rien faire d'autre, il serait stupide de ne pas le faire. Si, vous pouvez - encore - attendre, pour appuyer dans un certain ordre ou à un certain moment, rien de bien existant ni stimulant intellectuellement. Par ailleurs le bestiaire a peu évolué depuis XC2, là où ce dernier nous épatait devant sa variété et son intégration dans les biomes. L'OST est excellente, il y a quelques thèmes vraiment incroyables. Dans la globalité elle est un peu moins mémorable que celle de XC2 qui tenait littéralement du génie, on n'en tiendra donc pas rigueur. Les graphismes et les environnements sont encore plus beaux, sans aucun problème technique ou presque cette fois-ci, c'est une nouvelle claque pour la SWITCH. Dommage que la direction artistique soit bien moins inspirée, je n'ai pas (ou peu) eu d'effet Waouh, là où XC2 me laissait pantois devant chaque nouveau paysage. Xenoblade Chronicles 3 m'a déçu certes, mais uniquement à cause de mes attentes vis à vis de XC2. Je reconnais volontiers que c'est un jeu extraordinaire, bien au-dessus du lot, quelle incroyable trilogie ! Ses personnages finement développés, son univers cohérent et intelligemment construit, et son traitement mature en font d'une aventure unique et marquante, chargée en émotions. À plus d'un titre XC3 m'a fait pensé à un mélange entre XC1 pour le gameplay et Final Fantasy X pour l'écriture, je le recommande chaudement, mais les fans de XC2 doivent être avertis qu'ils ne trouveront peut-être pas ce qu'ils cherchent.
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Persona 5 Scramble (SWITCH) - 28/07/2022
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Persona 5 Strikers est le digne successeur de Persona 5. Il s'agit d'une suite directe, n'espérez donc pas y jouer sans avoir fait l'excellent Persona 5 avant. On y retrouve notre bande de potes qui devra ... Suiteà nouveau parcourir des palais mentaux (ici appelés "Prisons") pour libérer les victimes de personnes aux désirs distordus en leur faisant subir une metanoïa. Ce spin off est très fidèle à son modèle (en simplifié), la grosse différence est son système de combat, mélange entre un A-RPG et un Musô. On est bien loin du tour par tour. Le système intègre tout de même une pause tactique qui permet de prendre son temps pour lancer des sorts et utiliser un objet. Différents enchaînements sont possibles et chaque membre de l'équipe à un gameplay assez différent. On ne s'ennuie jamais et, si les combats peuvent paraître brouillons au début, on comprend vite qu'il ne suffit pas de bourriner pour gagner, bien au contraire. On est donc plus proche d'un A-RPG, l'aspect Musô se retrouve surtout dans la quantité d'ennemis à l'écran. En réalité, ils n'ont que peu de PV et servent surtout de passerelle entre deux véritables menaces. Bref, je n'aime pas les Musô, et j'ai aimé ce système de combat. Côté exploration, les Prisons sont agréables à explorer, avec des allers-retours dans le monde réel nécessaires pour déclencher la metanoïa, comme dans P5. Leur structure est malheureusement assez semblables et elles peuvent paraître répétitives (ça s'améliore vers la moitié du jeu). J'ai aussi regretté l'apparition de phase de tower defense, peu intéressantes à mon goût. Et le jeu trahit parfois la cohérence de son univers pour implémenter des mécaniques de gameplay (Chambre de velours, retour dans les anciennes prisons, murs invisibles qui disparaissent après un point de passage, etc.), il les justifie tant bien que mal au travers de dialogues peu convaincants. Côté scénario, on est bien dans un Persona 5, c'est un plaisir de retrouver les charismatiques Phantom Thieves et de parcourir le Japon ! Comme dans P5, il y a énormément de dialogues statiques, l'aspect relationnel à été largement réduit, c'est dommage, reste quelques choix de dialogues savoureux. J'ai trouvé l'histoire un peu moins ambitieuse et prenante, mais très agréable à suivre quand même. Le jeu est plus court certes, mais il m'a occupé 48h, ce qui est plutôt élevé pour un A-RPG ! J'ai aussi été déçu que les ajouts de la version Royal ne soient pas pris en compte dans Strikers. L'excellente musique contribue largement à rendre P5 si unique. Beaucoup de morceaux du précédent opus sont réutilisés ici. Rien à dire côté graphisme, on retrouve l'incroyable direction artistique de P5, sur SWITCH c'est encore plus appréciable. P5 m'avait laissé un gros sentiment de vide lorsque je l'eu terminé. Strikers m'a permis de passer un peu plus de temps en compagnie des personnages que j'ai appris à aimer, et m'a rappelé un peu ce sentiment. Il ne se hisse pas à la hauteur de Persona 5 Royal, ceci dit je le recommande tout de même chaudement aux fans, et aux fans uniquement.
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Chaos Rings III (IOS) - 10/07/2022
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13/20
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Chaos Rings 3 aurait aussi bien pu porter un tout autre nom tant il s'éloigne de ses prédécesseurs. Finie la (belle) 3D précalculée, on contrôle à présent le personnage et la caméra dans des environnements ... Suite3D. Le groupe se compose de cinq personnages, dont trois combattants, pas de couples à l'horizon. Le système de combat en duo a donc été supprimé, ne reste que la jauge qui avantage le joueur ou l'ennemi tour à tour. Exit également la maturité, la noirceur et les choix impossibles des précédents opus. Les protagonistes sont de jeunes ados, l'univers est coloré, la musique joviale, et le jeu linéaire. Le système d'évolution a également été modifié pour littéralement copier celui de Persona. Et concernant la repompe, Chaos Rings 3 va beaucoup trop loin. OK, on a des "Personae" (nommées "Gènes" dans CR3) à entraîner et à fusionner, mais il n'était peut-être pas nécessaire de copier aussi à l'identique la Velvet Room, avec sa musique opératique. OK, le jeu commence comme Grandia, un adolescent de 15 ans et sa sœur de 8 ans partent acquérir un permis d'explorateur pour découvrir le nouveau monde, mais il n'était peut être pas nécessaire de copier aussi à l'identique la fonctionnalité des repas autour de la table, avec la petite musique guillerette. Sans parler de cette cinématique vers le milieu du jeu où les squames de Sin (FFX) se plantent dans le sol. Chaos Rings 2 empruntait quelques invocations à FFX, mais c'était anecdotique, un simple clin d'œil entre jeux Square Enix. Là, c'est intégré à la trame principale, aux mécanismes fondamentaux du gameplay, et vraiment choquant de mimétisme. Une autre différence majeure est la durée de vie : 64h pour venir à bout du jeu. Et encore, je suis loin d'avoir fini toutes les quêtes annexes. Car oui, pour atteindre ce score, le jeu intègre plus de 200 quêtes annexes, à faire obligatoirement l'une après l'autre. Bien sûr, il n'y a pas 200 mondes à visiter, mais une dizaine. De plus, il est possible de débloquer une Gène très puissante dans chaque monde. Pour la débloquer, ainsi que pour accomplir les quêtes annexes, il vous faudra reparcourir entièrement chaque donjon 10 fois, 20 fois, parfois plus (!!). Cela est parfaitement stupide : on désactive les rencontres aléatoires (oui, on peut), on ne prend même plus la peine de ramasser les coffres sur le passage, et, les quêtes annexes étant si peu travaillées, on est tenté de passer le texte également. Bref, on déconnecte le cerveau et on enchaîne les allers-retours en mode machine. De plus, le jeu impose de faire certaines quêtes annexes à certains moments de l'aventure. La trame principale est elle-même décomposée en missions, autant vous dire que voir un "Mission accomplie" après chaque moment clé du scénario tue l'immersion et le semblant d'émotion que les scénaristes essayent de transmettre. L'histoire en elle-même est très bien, avec quelques passages qui nous rappellent à notre bon souvenir que l'on joue à un Chaos Rings. Mais le tout est trèèès long à se mettre en place (40h...), dilué dans des arcs narratifs hors propos centrés sur des personnages finalement peu concernés par l'intrigue principale. Nouvelle différence dont on se serait bien passé : le héros est muet. Déjà que j'abhorre cette décision dans les RPG modernes, là, c'est vraiment mal intégré au récit. Il y a des passages bizarres où le héros répond par une grimace ou une caresse dans les cheveux à ses amis qui, eux, expriment pleinement leurs émotions ; ou encore la nécessité d'avoir toujours un clampin à côté pour parler à la place du héros. À noter que j'ai fais le jeu sur PSVita, mais qu'il n'est officiellement traduit que sur iOS et Android, textes anglais et doublage japonais. La bande son colle très bien à la nouvelle direction artistique, et c'est tout le problème. On double le nombre de pistes, mais la plupart sont des musiques d'exploration tranquilles, joviales, là où celles de ses prédécesseurs étaient épiques, haletantes. Au final il y autant de très bonnes pistes que dans les précédents opus, mais on ne les entend que très rarement. Le tout reste quand même qualitatif et inspiré, au-dessus de la moyenne. Chaos Rings 3 est un bon jeu, agréable à parcourir pour tout fan de JRPG. Mais c'est une grosse déception vis à vis de la série Chaos Rings. Elle avait sa propre identité, une identité forte qui plus est, et n'avait certainement pas besoin de piquer des mécaniques à d'autres jeux à la mode. Déçu par Media.Vision qui n'a pas non plus besoin de ça pour faire d'excellents jeux. Chaos Rings 3 était sensé être l'apogée de la série, le plus beau, le plus moderne, au plus gros budget… pas un traître et un voleur. Je recommande plutôt Chaos Rings 2, qui reste finalement le meilleur représentant de la série.
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Grandia (PS1) - 04/06/2022
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12/20
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Grandia s'inspire des films d'animation japonais des années 80, on lui pardonne donc son aspect et ses codes aujourd'hui désuets. Il met en scène une bande de gamins d'une dizaine d'années qui partent ... Suiteà l'aventure découvrir le nouveau monde sur les traces d'une civilisation ancienne. Le ton adopté est léger, les enfants que l'on suit et incarne se comportent vraiment comme des enfants, ce qui est finalement peu commun. À cela s'ajoute une touche cartoonesque : coup de poêle sur la tête, bruit de ressort, et réactions exacerbées sont de la partie. Les portraits des personnages lors des conversations adoptent d'ailleurs souvent ce même style. Les intentions sont bonnes, c'est à la réalisation que cela se gâte. L'histoire a du potentiel, mais le scénario s'égare. Il y a cette quête de civilisation perdue, mais on se retrouve finalement, à quatre reprises (!), à traverser un village, parler au chef, et résoudre le problème du village au lieu de progresser. Il y a ce désir d'aventure, mais il ne suffit pas de répéter "On vit des supers aventures" pour que ce soit vraiment le cas, et "vivre des aventures" n'est pas une finalité. Il y a cette opposition à l'armée de Garlyle qui veut s'accaparer la Pierre d'esprit de Justin, il y a cette menace enfouie qui s'apprête à ressurgir, mais aucun des acteurs n'a de véritables motivations. Même le boss de fin sort une phrase aléatoire hors propos sur la cupidité de l'humanité. Côté gameplay, il y a ce désir d'exploration, mais toutes les zones du jeu sont systématiquement des labyrinthes, rendus pénibles à cause de la visibilité reduite et l'absence de carte. Les combats sont assez novateurs, l'action sélectionnée ne se déclenche pas tout de suite, elle peut être annulée si on subit une attaque. Le but sera donc de repousser au maximum l'attaque ennemie tout en lui infligeant un maximum d'attaques. Les personnages sont assez déséquilibrés, même en ayant appris toutes les magies, on réalise que certains personnages sont trop faibles ou n'ont pas de magies intéressantes, et qu'il suffit généralement de bourriner avec Justin pour gagner. Graphiquement, c'est peu engageant. Cette 3D qui a mal vieillie, cette vue isométrique trop rapprochée, les personnages en 2D (même s'ils sont bien animés). Heureusement les cinématiques CGI - trop peu nombreuses - offrent une vraie bouffée d'air frais. Le plus gros point noir de Grandia est sa bande son. Certaines musiques sont très bonnes, notamment aux moments clés de l'histoire et dans certains villages. En revanche, durant 85% du jeu, c'est l'enfer. La musique d'exploration se résume à un sample de quelques secondes qui tourne en boucle. Un sample de percussions tribales, ou une simple distorsion sonore, parfois assortie de bruitages comme un rire de sorcière (oui oui), qui revient en boucle toutes les dix secondes... J'ai maintes fois dû couper le son pour préserver ma santé mentale. Les rares doublages anglais sont mauvais, et les encore plus rares doublages français sont catastrophiques (en plus d'être lus par dessus les doublages anglais). La prestation de certains doubleurs (anglais et français) est carrément amateure et nuit à l'immersion. Mais globalement ça passe, ils ont modestement le mérite d'exister. La traduction française du jeu est tout aussi mauvaise, on reconnaît des erreurs de traduction littérale depuis l'anglais, et la quasi totalité des dialogues utilisent des formulations peu naturelles, s'enchaînent mal... Il est aussi possible que les dialogues originaux soient mauvais, toujours est-il qu'on a l'impression d'assister à un dialogue de sourd en permanence. Vous l'aurez compris, finir Grandia (en 58h) a été pour moi une gageure. Je comprends pourquoi Grandia a séduit de nombreux joueurs à l'époque, grâce à son originalité et ses intentions. Aujourd'hui en revanche, je ne recommande ce jeu à personne, il y a bien mieux à faire.
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Chaos Rings II (IOS) - 29/05/2022
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17/20
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Dans le second volet de Chaos Rings (fait sur PSVita), six élus accomplissent de force un rituel au cours duquel le nominateur (le héros) doit sacrifier ses compagnons un à un pour sauver l'humanité. Si ... Suitecela peut sembler similaire à son aîné, il n'en est rien ! Les 20 heures de jeu se déroulent d'une traite, la répétitivité du précédent opus est donc oubliée. Pour autant, vous aurez des choix à faire et différents embranchements scénaristiques sont possibles. Les personnages sont attachants et ont des réactions parfois si crédibles que c'en est perturbant. J'ai eu un vrai cas de conscience au moment de choisir le premier sacrifice. Tout comme dans le premier opus, l'histoire réserve de nombreux rebondissements. Le gameplay a évolué. Il faudra à présent s'équiper de groupes de compétences pour les déverrouiller, ce qui nous force à tous les essayer. La jauge d'avantage n'est pas active en permanence et n'est valide qu'un seul tour, cela évite d'être surpuissant trop longtemps ou au contraire de ne pas pouvoir remonter la pente. Une jauge d'overdrive a été ajoutée, permettant de déclencher de puissantes compétences uniques à chaque personnage, ou bien des invocations ! (qui sont d'ailleurs un bel hommage aux invocations de FFX, pour les fans). Les objets ont également été rééquilibrés pour augmenter le challenge. On peut à présent voler des pièces d'équipement puissantes aux ennemis, notamment aux boss. Les puzzles ont disparu malheureusement, plus ou moins remplacés par des mécanismes d'exploration basiques (toucher l'écran pour passer un obstacle), c'est mieux que rien, mais zéro réflexion. L'ensemble forme un système convaincant, qui semble au final plus abouti et cohérent dans cette version. Les graphismes sont encore plus beaux qu'avant, les environnements en 3D précalculée sont plus nombreux, les personnages et les monstres sont mieux modélisés avec des textures plus précises, aucune chute de framerate à noter. Les effets spéciaux sont assez impressionnants. L'OST est une merveille, elle garde l'identité du précédent opus, la retravaille et l'approfondit pour livrer des pistes tantôt dantesques, tantôt mélancoliques comme le magnifique thème "Conviction". Elle donne une profondeur et une intention au jeu, et une raison de plus de le découvrir ! Pour ne rien gâcher, le jeu est traduit en français et le doublage japonais maintient son niveau d'excellence. Je recommande Chaos Rings 2 aux fans de JRPG, notamment de l'ère PS2 (FFX, Shadow Hearts...), c'est une belle découverte qui m'a rappelé cette sainte époque.
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Chaos Rings (IOS) - 22/05/2022
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15/20
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Qu'on se le dise, Chaos Rings n'a rien d'un jeu mobile, c'est un très bon JRPG PSVita, et c'est sur cette console que j'y ai joué. Il n'y a évidemment aucune monétisation in-game, les graphismes sont très ... Suitebons, l'histoire est travaillée, la durée de vie est solide (25 heures). Il y a quelques chutes de performance au début des combats mais rien de grave. Chaos Rings met en scène quatre couples participant de force à un tournoi d'où seul l'un d'entre eux sortira vivant, à la Hunger Games. Il faudra donc parcourir le même jeu plusieurs fois (une fois avec chaque couple), obtenant petit à petit plus d'éléments de compréhension jusqu'à avoir le fin mot de l'histoire, rappelant un certain 999 sur DS ou encore Nier sur PS3. L'histoire est donc différente pour chaque couple et faire les quatres runs est indispensable. Cependant, les lieux visités et les boss ne changent pas. Les puzzles en revanche sont différents à chaque fois. En effet, les donjons sont décomposés en petite zones interconnectées (comme dans KH CoM par exemple), et certaines zones proposent des casses-têtes semblables aux puzzle boxes de Wild Arms. Je suis un adapte de ce genre de mini-jeu, j'ai regretté que la plupart soient trop faciles. Les autres zones sont de beaux environnements en 3D précalculée où vous rencontrerez aléatoirement des coffres et des ennemis. La structure du jeu est terriblement répétitive. Heureusement, l'histoire et le gameplay nous tiennent en haleine. Les combats sont au tour par tour, et reposent sur des systèmes ingénieux : attaquer seul ou à deux, affinités élémentaires, et la jauge de break qui favorise à tour de rôle l'ennemi ou nous. Battre les ennemis permet d'apprendre des compétences actives ou passives de plus en plus puissantes qui sont conservées d'un couple à l'autre. L'OST est une grande réussite : très inspirée, épique, unique, elle donne toute son ampleur aux évènements du jeu. Grosse surprise, le jeu est traduit en français ! (à l'exception des HUD) et le doublage intégral en japonais est excellent. Les illustrations des personnages, tout comme les personnages eux-mêmes sont magnifiques, charismatiques, et matures. Pour une fois dans un JRPG, les personnages s'avouent leur amour sans rougir. Une fois le jeu terminé avec les quatres couples, on peut affronter le boss final. Il faudra faire défiler le générique pas moins de neuf fois (!) pour venir à bout de Chaos Rings. Autant j'ai aimé le jeu, autant j'ai trouvé que le faire quatre fois de suite est un peu violent. D'autant plus que le grand final est attendu, et ne le mérite pas vraiment. Étant averti de la répétitivité, Chaos Rings vaut vraiment le coup d'œil, je le recommande aux fans des références citées tout au long de cette critique. Pour les autres, je recommande de faire le run d'Esher et celui d'Ayuta uniquement, puis de regarder le final sur Youtube.
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Star Ocean 3 (PS2) - 16/04/2022
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12/20
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Star Ocean 3 se décompose en deux parties assez distinctes de 25h chacune. Dans la première partie, on fait naufrage dans un monde médiéval fantastique et on vit, en attendant les secours, une looongue ... Suitehistoire en marge de l'intrigue principale. La seconde nous ramène à la science fiction, mais, bien qu'on ait plus rien à faire sur la planète médiévale, des évènements et coïncidences peu subtiles nous y ramène sans cesse. On fera par ailleurs d'innombrables allers-retours entre les mêmes villes et donjons. Quelques séquences inspirées nous laissent entrevoir un univers riche dans lequel on aimerait s'immerger corps et âme. Mais Star Ocean 3 souffre malheureusement de tares brisant l'immersion : les dialogues sont très mal écrits, les personnages ont des réactions caricaturales et agissent de manière irrationnelle, ils acceptent le tout venant et sont convaincus de ce qu'ils doivent faire alors que cela n'a parfois rien d'évident (le scénario en général est naïf et gentillet), le tout pour faire avancer une histoire bancale dans le sens voulu par les développeurs coûte que coûte. À noter que le niveau d'anglais requis pour saisir tout ce non-sens est plus élevé qu'en moyenne. Le doublage anglais est insipide, voire agaçant pour certains personnages (Fayt), et ne se déclenche qu'après que le nom de l'interlocuteur se soit entièrement affiché, ce qui laisse des blancs de trois secondes entre chaque réplique et plombe l'ambiance. Graphiquement c'est très correct pour de la PS2. Les environnements en ville sont très beaux, mais en exploration et dans les donjons, ce sont des champs ou des couloirs vides. Les quelques cinématiques CGI sont magnifiques. Concernant l'OST, autant je respecte Sakuraba pour sa productivité et sa régularité, autant je serai soulagé quand il sera à la retraite. Comme d'habitude, les musiques accompagnent bien le jeu, mais ce n'est pas du grand art. Le gameplay lui aurait pu être une réussite si Star Ocean 3 n'avait pas été aussi difficile et punitif. Les combats commencent très souvent par un désavantage (il n'y a pas d'avantage) même si vous touchez l'ennemi dans le dos, parfois des rochers autoguidés déboulent de nulle part pour vous rouler dessus, vos compétences consomment vos PV ou vos PM, les ennemis peuvent attaquer vos PM, et si vous n'en avez plus, vous mourez. La santé n'est pas régénérée après les combats, ni aux - rares - points de sauvegarde, et les objets de soin sont limités à 20 chacun. Si vous mettez un pied dans une zone où les monstres sont trop costauds, vous l'apprendrez avec un Game Over. L'histoire est ponctuée de pics de difficulté vraiment violents, certains paraissent même insurmontables. De plus, gagner des niveaux est long et fastidieux, et pas toujours utile. En effet, le jeu vous force (sans le dire bien sûr) à utiliser le système de craft pour obtenir de meilleurs équipements, exploiter les faiblesses élémentaires et faire des dégâts aux PM. Sauf que le système de craft est une purge infâme reposant sur l'aléatoire et drainant plus d'argent qu'il ne vous rapporte. Si bien que sans guide (merci RPGSoluce), vous échouerez toutes vos créations sans avoir aucun retour sur ce que vous faites mal. Par contre, votre argent se sera bien évaporé. Concernant les dégâts élémentaires et aux MP, il n'est pas possible de changer d'équipements et de compétences au cours du combat, honnêtement, je ne sais toujours pas comment les développeurs ont prévu que l'on puisse adapter nos attaques aux ennemis. Lors de l'exploration, vous devrez marcher contre les bordures de la carte en permanence pour la découvrir à 100% et obtenir une récompense. Ça se joue à 0,01% près. Ça à l'air de rien comme ça, mais ça gâche complètement le plaisir. Imaginez, il faut frôler TOUS les murs du jeu ! Même quand vous passez dans un couloir, il faut frôler le côté gauche ET le côté droit, raaah ! Sur une note positive, les donjons font presque tous l'effort d'intégrer des énigmes, des mécanismes d'exploration ou mini-jeux différents, c'est rafraîchissant. Pour conclure, je comprends vaguement celles et ceux qui considèrent cet opus comme le meilleur de la série : on sent de l'ambition, le jeu franchit le cap de la 3D avec succès, la durée de vie a été doublée, l'univers s'étoffe, on visite plusieurs planètes - Star Ocean porte mieux son nom que ses prédécesseurs. Malheureusement les fautes de conception et de narration s'enchaînent et le manque de budget apparent font de Star Ocean 3 un jeu peu recommandable en 2022.
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Xenoblade Chronicles : Definitive Edition (SWITCH) - 26/03/2022
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J'ai découvert Xenoblade Chronicles sur 3DS il y a 5 ans déjà. Je me souvenais d'une aventure longue, aux environnements gigantesques et grandioses, un scénario moyen avec quelques fulgurances, des personnages ... Suitepeu memorables, mais surtout, des centaines de quêtes annexes sans intérêt. Cette redécouverte a totalement confirmé ces souvenirs, mais j'ai aussi pu approfondir certains aspects. Je n'avais pas réalisé à quel point l'OST est magnifique, aussi bonne que celle du second épisode, bien que très différente. Les graphismes ont été sublimés, et techniquement, c'est irréprochable. Le jeu date de 2010 et il est pourtant bien plus beau que la plupart des productions actuelles. Xenoblade est la réponse aux détracteurs de la SWITCH, les autres développeurs n'ont plus d'excuses. Je ne me souvenais pas en revanche que les combats étaient aussi inintéressants. Shulk dispose de 8 arts, et du début à la fin du jeu, on fait la même chose à chaque combat : on se positionne, on attend que la jauge se remplisse et on lance l'art. C'est ennuyeux et répétitif. Le gameplay des autres personnages est encore moins intéressant. Pour ne rien arranger les ennemis sont des sacs à PV. Heureusement l'ajout du mode facile raccourcit un peu les combats. Le loot est tout aussi fastidieux, optimiser et vendre ses équipements devrait être un plaisir, là, c'est une angoisse. Étant prévenu qu'il y aurait 36000 quêtes annexes, j'ai réalisé plusieurs choses. La première est qu'il faut tracer en ligne droite, déclencher les quêtes, puis explorer ensuite. En effet les quêtes sont bien souvent des prétextes pour s'assurer que vous exploriez toute la carte et que vous combattiez chaque type d'ennemi. La seconde est qu'il faut les faire aussitôt que possible, sinon, en plus d'être chiantes et de détruire le rythme, leur récompense est inutile. La dernière chose est qu'à la fin du jeu, un message vous invite à recommencer le jeu en découvrant les quêtes que vous n'avez pas faites, ce qui signifie que les développeurs ne s'attendent pas à ce que l'on fasse toutes les quêtes. Ayant déjà fini le jeu une fois, j'avais prévu de ne pas faire du tout les quêtes annexes. Mais ce n'est pas comme ça que ça marche. Ne pas faire les quêtes est tout aussi frustrant que de les enchaîner sans en voir la fin. L'extension "Future connected" ajoute 8 heures de jeu aux 85 de l'aventure principale. Celle-ci n'apporte rien au jeu, ni à l'univers. Une interview avec le président de Monolith Soft révèle clairement qu'ils avaient une map inutilisée à rentabiliser. Ils ont collé un scénario bateau sur la paix entre les peuples, des monstres qui deviennent agressifs, et Mélia en star du programme car, toujours selon l'interview, ils ont eu pitié d'elle. On s'attarde aussi énormément sur des nopons dont on se fiche pas mal à la base. Le tout avec une pléthore de quêtes annexes. En définitif, Xenoblade Chronicles est un jeu qui impressionne par sa technique, ses environnements, son OST et quelques séquences inspirées. Mais les combats, les deux tiers de l'histoire, et les quêtes annexes sont peu intéressants et empêche Xenoblade de briller. J'espère de tout coeur que Xenoblade Chronicles 3 corrigera ces problèmes, notemment en trouvant enfin un système de combat digne de ce nom. En attendant je recommande plutôt Xenoblade Chronicles 2, un chef d'oeuvre non dénué de défauts, mais bien mieux construit, plus intéressant et ambitieux.
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Ys Seven (PSP) - 22/03/2022
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17/20
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Après avoir adoré Ys 8 et été très déçu par Ys 9, j'étais curieux de savoir où Ys 7 se situait. Graphiquement Ys 7 se classe parmi les plus beaux jeux de la PSP. L'OST aussi est au moins aussi bonne que ... Suitecelle d'Ys 8, quoique moins riche, et ce n'est pas un maigre compliment ! Il y n'y a pas de death metal insipide dans cet épisode, les musiques sont mélodieuses et inspirées. Techniquement, c'est fluide, ultra dynamique, porté par un système de combat nerveux et jouissif. On retrouve le système de garde et d'esquive d'Ys 8, mais il n'est pas bien mis en avant (faible bonus, timing trop serré, et le jeu ne prend même pas la peine d'expliquer qu'il faut maintenir R puis L pour effectuer une garde). Il vous faudra également switcher de personnages en fonction du type d'ennemi, et utiliser un minimum toutes les armes que vos degoterez pour apprendre leur compétence associée ; une bien belle manière de profiter des nuances de gameplay de chaque personnage ! Comme dans Ys 8, les équipements peuvent être crafté, et on se prendra au jeu du farm pour obtenir les meilleurs possibles (dans Ys 9 le craft est inutile à cause d'un mauvais équilibrage, ce n'est pas le cas ici). Les personnages sont parfois charismatiques, parfois stéréotypés, certaines situations peuvent être lourdes et repetitives, mais globalement l'histoire est bonne et riche en rebondissements. Elle nous mène dans des lieux variés, des donjons très agréables à parcourir, avec un bon level design, des coffres à dénicher, et quelques énigmes bienvenues. Il ne manque finalement que l'iconique système d'exploration de ses successeurs. En effet le jeu est linéaire et les zones sont petites en comparaison, mais elles disposent tout de même de quelques secrets et mécanismes d'exploration. Manifestement plus proche du 8 que du 9, Ys Seven est une aventure qui vous fera voyager dans des environnements colorés, riches et variés, avec une histoire prenante et ambitieuse, une OST magnifique, et un gameplay dynamique aux petits oignons. Je le recommande si vous avez aimé Ys 8.
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Star Ocean 2 : Second Evolution (PSP) - 06/02/2022
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16/20
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Un peu moins médiéval, un peu plus science fiction, Star Ocean 2 est comme son prédécesseur un jeu de fantasy, mal nommé certes, mais un très bon jeu ! La comparaison avec son aîné n'est pas annodine car ... SuiteStar Ocean 2 est une copie conforme du premier (sur PSP en tout cas). Même système de combat, même bestiaire, mêmes compétences, même système d'évolution, même menu, même graphismes. Seuls le scénario, les lieux et les personnages changent. Étonnamment cela ne m'a pas dérangé car le premier opus était très court et le gameplay excellent, presque trop fourni. Les 35h de jeu offertes par le second m'ont permis de mieux appréhender ce système et d'utiliser des mécaniques que j'avais laissé de côté jusqu'à présent (les compétences de craft par exemple). J'ai trouvé l'histoire beaucoup plus riche et intéressante, les personnages plus approfondis, et les graphismes toujours aussi magnifiques. On fait également moins d'allers-retours entre les villes, en revanche, il vous faudra bien souvent sortir des donjons par là où vous êtes rentré. Les mages noirs sont effectivement inutiles dans cet opus (contrairement à son prédécesseur) car trop peu puissants, et c'est bien dommage. Les moyens de transports font partis de l'histoire principale, en revanche, de nombreux personnages, évènements et objets peuvent être manqués. La rejouabilité est donc excellente, le jeu est clairement pensé pour être joué au moins deux fois dès le début, avec notamment le choix du personnage principal, et la possibilité de faire deux équipes de huit totalement différentes. On prendra d'ailleurs plaisir au court de la seconde partie à optimiser son jeu pour ne rien oublier, obtenir les meilleures armes le plus tôt possibles, etc. Je ne saurais dire si l'OST a également été recyclée du premier volet, avec Motoi Sakuraba c'est toujours pareil, correct mais certainement pas mémorable. Le doublage intégrale est toujours autant appréciable. Star Ocean 2 reprend donc trait pour trait l'excellente formule du premier, avec une histoire et des personnages mieux travaillés. C'est clairement du more of the same, mais on ne s'en lasse pas. Si vous devez choisir entre les deux je recommande Second Evolution, plus abouti. Dans les deux cas ce sont de très bons jeux pour tous fans de JRPG old school.
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